La Serbie

Anmndti-Novenrhne-t918-#"Nodin-ommmem A EROES

La Yougoslavie libre

hux jeunes générations yougoslaves

ç Tempora mutantur et no5 mulamur in ils Et celui qui n'évolue pas est condamné à périr. Les vieux systèmes politiques qui avaient survécu jusqu'à nos jours sont apparus cadues dans la terrible épreuve de la guerre. Idéal d’un autre âge, lourd fardeau du passé qui prétenait entraver encore le grand élan de l’hu: manité vers plus de liberté et de justice.

Tous ceux qui représentaient cet ordre archaïque du monde, tous ceux qui n’ont

as Su reconnaitre le bouleversement qui s'est produit dans la sphère de la politique et de l’action, seront rejetés hors’ du grand courant de la vie nouvelle qui s'élargit chaque jour et embrassera bientôt l’univers entier... Un souffle puissant anime tous les peuples et les poussé à substituer leur volonté souveraine aux intentions et aux calculs de quelques-uns... Tous se demandent avec le grand Démiocrate si « Don permettra que La puissance militaire d'une nation quelconque ou d'un groupe quelconque de nations décide du sort des peuples sur esquels elles n’ont aucun droit de dominer, excepté le droit de la force... » Et ceux que l'oppression enchaîne depuis des siècles redoutent que l'ère nouvelle ne leur apporte qu'une demi-liberté dans l'édifice croulant de l'antique monarchie des Habsbourg: Tchéco-Slovaquie, Pologne; Yougasiavie vont-elles naître enfin des ttombeaux innombrables de La guerre, des soutfrances et des luttes &e plusieurs siècles ?

Yougoslavie! Ma jeune âme ardente est lourde d'inquiétudes, mon Cœur est accablé d'angoisses pesanles.… Au long des jours interminables j'attendais ta naissance, jattendais que {uw te dresses, couronnee de lauriers, vigoureuse el frémissante audessus des champs de bataille. J’altendais que tu vives par la volonté. rrésistible de mes frères! Mais l'effort odieux de quelques « trafiquants des peuples » retardait toujours ta venue |

Au lieu de ton jeune corps vigoureux, des cadavres, des tombeaux, le _crépitement des fusils, le grondement des Ca-

parmi les tombes, car l’homme n’est libre que dans le tombeau...

Je vous ai vu, jeunes héros de Kumanovo, de la Brégalnitza Je vous ai vu au Cer el au Kosmay, je vous ai suivi à travers l’Albanie, irréductibles jusque dans Ja retraite. Jai parcouru les champs de bataille, je vous ai vu tomber tour à tour et J'odeur même des charniens m'était une promesse de délivrance. Chacune de vos tombes est un symbole de sacrifice, un poème de notre lier passé. une pierre angulaire de notre avenir. Et ces visions se mêlent dans mon 1esprit à celles de nos frères enchaînés d’Autriche-Hongrie: sans cesse le cliquelis des lourdes chaînes et Le bruit sourd des sombres portes retentissent à mes oreilles et lesombres des prisonniers qui peuplent les geôles humides me hantent nuit et jour...

Eprise de liberté, la jeune Yougoslavie subit son calvaire” pour réaliser Le vieux rêve de libération et d'union naltionale.. Le Germain fourbe, de Magyar arrogant, le Bulgare aveuglé, enfoncent sans 'pilié le poignard dans.isa chair jeune et chaude. Son sang teint la terre, ‘un cri désespéré rétentit et glace d’etfroi les cœurs. Ses amis pleurent sur sa ruine, mais bientôt son agonie horrible se-perd dans la ragédie commune de l'humanité... Ses rêves d'union et de liberté deviennent une illusion décevante. Dans le désarroi mondial elle reste sanglante, meurtrie,, ab'udonnée. u

A travers la crise terrible 1où se heurtent et se détruisent les doctrines étroites du passé, l'humanité se réveille, se ressaisit et se met en marche vers un idéal commun de liberté... «Les peuples déjà libres laisseront-ils àison martyre la Yougoslavie crucifiée ; ne lui réserveront-ils qu'une vaine el banale sympathie? Puisqu'ils ont pris conscience de leur force et de leurs droits dans la grande tuerie, naideront-ils pas un des leurs à les suivre sur le chemin de la Vérité? Des tombes des héros que l'on n'a pas chantés naissent

LA SERBIE.

Hommage de la France à la Serbie

| Discours de M. Paul Deschanel . à la Ghambre des Députés

« Après la Bulgarie, la Turquie; après la Turquie, l'Autriche. *

» Tandis que Français et Américains délivrent l'Angonne, ‘tandis que Britanniques et Belges délivrent les Flandres, les Serbes et les Français sont maîtres ‘de la Serbie, les Italiens. sont à Tricste et à Trente. (Applaudissements prolongé: Les députés se lèvent et acclament l'ambassadeur d'Italie, qui se trouve dans la tribune diplomatique).

» Les Serbes sont dans Belgrade; toute la France est avec eux. (Applaudissements prolongés. Les députés se lèvent et aeclament le minisire de. Serbie, qui se trouve dans la tribune diplomatique). | reset

» L'attentat contre la Serbie a déchaîné Ja guerre. La Serbie a eu l'honneur de subir le premier coup. Elle m'avait pas encore assCz soufent au cours des âges! Elle avait défendu l'Europe contre l'Asie; l'Asie l'avait écrasée pendant quaire siècles ; ceux qu'elle avait sauvés, pour lui montrer leur reconnaissance, voulaient l'anéantir. Ilé: croulent aujourd'hui sous le poids de leurs crimes! (Applaudissements prolongés). …

4 Nous sommes fiers d'avoir ét6 aux côtés de ces héros pendant leurs: trois ans d’exil. Pas une heuro ils n'ont douté pas une heure ils m'ont fléchi; ni le vénéré roi Pierre, notre saint-cyrien, notre Com battant de 1870. (Applaudissements prolongés), don l'épopée restera dans la mémoire des générations à légal des poèmes les plus touchants de l'antiquité; ni le prince Alexanire, digne de sa vaillante armée (Vils applaudissements), ni celte armée elle«même, digne d'un si grand passé. (Vis applaudissements).

» L'Gté dernier, aux héures sombres, alors que la fortune des armes sémblait nous trahir, le prince régent dit à notre minisire:.« Si cela ei » nécessaire, nous quittons les Balkans; je m'em» barque avec ce qui reste de l’armée serbe pour »voler au secours de dla France, car c'est la » France qu'il faut sauver d'abord. » (Applaudissements répétés et prolongés).

» La France est victorieuse, la Serbie est libre. Après le martyre, voici le triomphe : Le grand, rêve des Yougo-Slaves — comme celui des Po: onais, des Tehèques, des Slovaques, des Roumains — se réalise; la France les salue fraternellement et acclame, en leur vie renaissante, une bloire immortelle! (Applaudissements prolongés).

» Italie, a dit le poète, qu'ils accourent avec loi, »pour la lutte suprême, les captifs épars sur. la » terre wopprimée ! »

» Français, nous partageons ta Joïe et ton enthousiasme, Nos drapeaux frissonnent d'une même gloire et d'un même amour, comme à Magenta et à Soltérino. (Vifs applaudissements).

» Ce fut, au cours de cette guerre, une heure 8loJennelle, celle où l'Italie, travaillée depuis tan

» Il salue, comme lui, la résurrection, ieus

de la Serbie. Au moment où les D . nes entrent à Trente et à Trieste, il s'associe du fond 'ducœur à la joie qui se manifesté si justemént en Ttalie. ÉRNal d'

» La part prise par la Serbie à la capitulation bulgare, qui a été le point de départ de nos victoires décisives sur le front d'Orient, a été proclamée par le général Franchet, .d'Esperey, commaändant en chef des armées alliées, dans Les 1rmes suivants: « L'armée serbe a participé à tous »les combats, marchant sans arrêt, sans repos, » toujours en contact étroit avec l'ennemi qu'elle! » tenait à la gorge, très souvent sans ravilaillen » ment, ne connaissant ni la fatigue ni la faim, » poussée toujours en ‘avant, par ‘sa volonté. de » vaincre à tout prix.» 6 !

» Il n'y a rien à ajouter à ces éloges, sinon) qu'ils confirment à l'issue de la guerre ceux que! Ja même armée a mérités pendant toute la campagne à laquelle elle a pris part depuis |l'origine des hostilités. (Vifs applaudissements).

» Elle a traversé sans défaillir toutes les épreuves . de la mauvaise fortune, tour à tour victorieuse et écrasée par le nombre, aussi digne dans là défaite que forte dans la victoire, sauvant à :grand’peine par son héroïsme et ses sacrifices les. débris d'une armée que l'ennemi avait cru, détruite, la reformant dans, un admirable élan de patriotisme et &e retrouvant à nos côtés pour l'assaut final où élle a repris, en six semaines, tout ce qu'elle avait perdu en quatre ans. (Nouveaux applaudissements).

»’Lie peuple serbe avait été la première victime de la guerre puisque c'est par une, provocation directe, partie de Vienne et de Berlin à son adresse, que la guerre a commencé:

» Il est le premier à reconquérir intégralemiint son territoire. (Applaudissements). Ainsi le prémier crime commis par les, auteurs de la calastrophe qui va ‘se terminer par leur déroute, eit leur châtiment est le premier à recevoir un <ommencément de réparation. (Vifs applaudissements). L'heure de la Justice complète approche! La Serbie, en ce qui la concerne, l'aura conquisel et méritée par son courage, sa ténacité et-sa foi. (Applaudissements prolongés). | . » L'Italie voit se réaliser le rêve des fondateurs immortels de son unité Elle commence et lle achèvera la conquête des terres irrédenteis qu'elle arrrache à la domination autrichienne. La France, qui a été, qui est et qui resiera 50m alliée fidèle (Applaudissements répétés), applaudit autant qu'elle-même. à cetle satisfaction ‘donnée ‘à deb aspirations qu'elle a toujours encouragées ct ail triomphe desquelles elle est heureuse et fière d'avoir collaboré. (Vifs applaudissements).

» Nos pourrons nous renidre le témoignage que, dans cette guerre, où nous avons souffert de lan de blessures et payé si cher notre reconstitutioin| nationale avec toutes les garanties qui doivenfi la sauvegarder dans l'avenir comme dans le pré-

ons. La terre est avide du sang des hommes: elle demande leurs corps fougueux et ardents... Allez, enfants héroïques, dernier espoir de notre peuple, allez mou-

mir pour que vive un Jour la patrie yougo-

des forces nouvelles qui vivifient le peuple yougoslave... La terre est ralssasiée de sang humain, de chair jeune et saine. L’humanité consciente abhorre la guerre qui ne voile aucune illusion splendide ; elle aspire

sent (Vis applaudissements), nous aurons tour jours et sans discontinuer servi la cause du droit et de la Jjusiice,

» C'est ce que nous avons fait RAR les premiers à la renaïssance de la Bohême par Ja:

d'années par les influences germaniques, secoua la perfide étreinte et se jcla, elle l’aïeule du monde latin, elle la mère du droit, dans la noble et terrible épreuve. (Applaudissements prolongés).

» Et tandis que, sur les âpres cîmes, et dans les

slave! à reconstruire sur des bases nouvelles La re su > re En UT Al me 07 ee er Re de * | glaces du Caro, brûlait la flamme de Virgile et de | proclamation des droits des Tchéco-Slovaques, la Cémne au temps où le Turc maudit | Société dont les vieilles générations ont | Dante, les soldats italiens, sur les champs dé ba- | reconnaissance de leur dot mean ie Eu

établi sur notre territoire, la création et l'organisation de leur armée, l'appui donné à leurs revéndications nationales auprès de nos alliés, (Vifs' applaudissements). 5

» C'est ce que nous avons fait pour la Pologne en prenant pour elle et dans les mêmes conditions! les mêmes initiatives, et en proposant pour l'établissement de son futur Etat les formules d'affranchissement et d'indépendance qui ont été fnalement adoptées. (Vifs. applaudissements). |

» C'est ce que nous avons fait encore avec tous. nos alliés, en ‘posant le principe de la création d'un Etat yougo-slave et en ouvrant ainsi les voies à une réorganisation de l'Europe, suivant le droit des peuples à disposer! du sort de leur nationalité. (Vifs applaudissements).

.-» Il m'a semblé qu'à l'heure où nous célébrons ici de grandes victoires et où notre pays, si, effroyablement éprouvé, s'apprête lui-même à recucillir le fruit de ses sacrifices, il ne serait pas sans intérêt de rappeler ce que nous avons ait, nos alliés et mous, pour les nations opprimées quil voient après des siècles de misères apparaîtra l'aurore de la liberté. » (Applaudissements). ,

taille où tant de fois la France a sauvé la civilisation, avec nos légions indomptables, chassaieni l'Allemand. (Vifs applaudissements).

» Les souvenirs sacrés, de Reims, se confondroni désormais, à travers les siècles, avec ceux de Venise et d'Athènes.

» Pendant qe sonne 1a croche ‘äu Capitole, nous crions au roi, au gouvernement, au Parlement, à l'armée, à la marine, couronnant les espoirs séculaires de: notre sœur glorieuse :, :

» O Rome, cité sainte des héros, des poètes, ei des dieux, à tous les prestiges, à toutes les splendeurs qui ravissent le cœur et l'imagination, des hlommes, tu ajoutes la beauté suprême : le triomphe de la liberté, la revanche de la Jjusticel » (Applaudissements prolongés. Les députés se lèvent et acclament le président).

précipité la ruine; elle pase la :première pierre du futur édifice et, pour quil soit solide, elle y laisse entrer à flots la tumière de la Justice...

Justice et Liberté pour tous! Les grands miots de la Révolution française prennent aujourd'hui toute leur force, tout leur sens le plus largel. Dans les grands principes qu'ils évoquent il y a le respect des droits du plus humble des hommes, du plus petit des peuples...

Je sens naître et ‘grandir une jeune nation saine et forte qui prendra sa part du progrès humain dans la société régénérée. ‘Avec l'appui des peuples frères, la Yougoslavie se dressera vivante sur les fombeaux de ses enfants! Mais il faut d'abord que nous: voulions l'effort. nécessaire, il faut que nous Soyons prêts au grand sursaut intérieur qui, doit faire tomber le ‘joug et créer la Yougoslavie libre!

K. Maritch.

nous opprimait: «Tous. nos jeunes. bommes aussi beaux que les étoiles, fils de nos chères montagnes, sont tombés dans les luttes sanglantes pour l'honneur natiopal et la diberté..…. Et le son des divines gouzlé a pu sécher nos larmes ! »

Les vieilles générations momifiées, des ennemis rusés € perfides, sont jaloux de notre force et de notre jeunesse; ils dressent des (obstacles sans nombre entre nous et’ notre désir. Mais nous aurons la force «et la patience infinies parce. quië nous sommes l'avenir... Le jour de Justice luira pour nos jeunes énergies enfin libérées qui rejetteront tous les fardeaux ‘du passé. Héros obscurs, vos tombeaux sont notre force, et votre sublime exemple est notre raison d'agir: notre patrie VIVra libre et unie.

Voici la septième année de la luttei depuis (sept ans notre jeunesse S épuise

. À réparer les erreurs d'autrefois. Nous

nous battons pour la liberté et nous vivons

Discours de M. Stéphen Pichon à la Ghambre « Le gouvernement partage sur les grands événements qui s'accomplissent le sentiment qui vient d'être si éloquemment exprimé par M. le président de la Chambre.

_ O mon fidèle serviteur, quel imaïheur est-il arrivé? __ Maîtresse, daigne me descendre de cheval: : . Lave avec de l'eau mes dix-sept blessures, :.,

La tzarine panse les plaies de son serviteur et lui fait boire du vin vermeil.

__ Miloutine, dis-moi toute la vérité, Pour qu'ils me soient point revenus, les nôtres sont-ils morts? :

Où est tombé le glorieux Lazare? Et mon vieux père Youg-Bogdan? Et mes frères, les Yougovitch}? Et le, Voivode intrépide, Milosch Obilitch, mon gendre?

Et Strahigna Banovitch? Et Vouk?.….

_ Maîtresse, tous isont tombés à Kossovo, autour du tzar Lazare. Tous les Yougovitch, ont perdu la vie, même le fier Bochko qui faisait fuir les Turcs en balançant sa haute bannière. jou

er près de toi, à Militza! Pour protéger les femmes serbes ’

fidèle. Golouban va te et demeurer près de

— Nul na donc voulu demeur Voici du moins mon écuyer râmener dans ta blanche tour, toi pendant la bataille.

. Mais Golouban a regardé le roi :

, = Maître, vous avez dit hier : ut AUS

. « Malheur à celui qui évitera le combat!

: Que sa terre soil stérile, que le fromient ne germe pas “dans son champ, que la vigne ne mûrisse pas (sur ee cdllines, que sa maison mait pas de chants d enfants. 7

Avec l'armée entière je fai juré serment de fidélité. Si un homme ne se bat à Kossovo, ce nelsera pas M0! fe L'armée défile lentemient.

Bloomington (Indiana), le 20 février 1918. Chère Mademoiselle Losanitch, : TANT

Les lorganisations féminines de l'Université de l’Indiana ont reçu un appel des Femmes serbes, daté dé Genève, du 10 loctobre 1917, et adressé à toutes les sociétés féminines, flans les pays alliés et neutres. Pons | { Cette lettre a été lue à la dernière réunion de la Bloomington Brach' of the Association of Collgiale Almmae et cela va sans dire que nos membres furent très émus par le récit des atrocités auxquelles Jes femmes serbes ont. élé exposées, _-

Nous, le soussigné comité, somimics désignés pour Tépondre à cet appel.

L'opinion de la réunion a été que la rapide exécutiotn du programme de la guerre et nous en entendons beaucoup parler ces derniers ‘jours, serait le seul moyen par lequel ces femmes peuvent être aidées.

Ayez la bonté de nous indiquer le moyen! jpat lequel la Ligue Nationale des Femmes Serbes pense que Îles organisalions féminines peuvent venir à l’aide, Dans leur appel, elles demandent «de ne pas rester indifférents » aux altaques faites, à l'honneur des femmes et des jeunes filles serbes, Nous pourrons bien écrire ‘une station, mais nous ne savons à qui l’adresser pour avoir unrésultat. IL nous semble que la victoire des Alliés serait. Le seul moyen pour les aïder. JE

Recevez l'assurance de notre plus profonde sympathie, pour le sort de ces maïlheureuses femmes.

Sincèrement à vous, .

.‘ Ivy Léone CHAUMESS. 14 la. F4 deu JE Mrs. L. M. BECK. fi Gus. snlelust À Van © Mrs, H. G. CHILDS.

1 Voir n° 41 de La Serbie.

ta nuit, la tarine ta AE | 1 ï

aube, ét deux corbeaux

Seule dans le Konak toute tendu un message.

Sa tour s'éclaire des lueurs de P au-dessus d’elle viennent planer. L'un croasse et l’autre parle : — Est-ce le palais de Lazare? Nul vivant ny est donc resté? ! La tzarine apparaît douloureuse.

__ Oiseaux tristes, répondez-M0. Le Venez-vous de Kossovo? Qui remporta la victoire?

_ Nous avons vu le choc des deux armées: Lazare et Mourate ont perdu la vie. RL £

I ne reste rien de l'armée serbe, et rien dé Aer Sttomane !

Miloutine arrive à cel ins . Il porte en sa main fall

Le sang miontail jusqu'au genou des guerriers.

C'est Milosch Yintrépide qui a renversé Mouraie.

Quant à Vouk, qui "devait avec ses douze mille cavaliers sauver notre armée, il a fui lâchement avec les siens. Qu'il soit maudit !

La tzarine regarde anxieusement auliour d'elle. La ville est muette, comme la campagne; le palais est vide:

__ Lazare est miort, et avec lui le vaüllant Miloch! Qui vengera Kossovo? (1)

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Genina CLAPIER.

1 Mme Genina Clapier nous autorise de reproduire cet épisode de son merveilleux ouvrage La Serbie légendaire (Paris, Delagrave) dont nous parlerons dans un des prochains numéros. :

tant à cheval. “ie che Sa main droite coupée

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