La Serbie

LA SERBIE

Lundi 3 Mars 1919

Le gorille des Balkans

M. Pierre DUNITON, journaliste suisse, qui vient de terminer un voyage à travers la Serbie, donne celte descriplion douloureuse des horreurs

bulgares :

Jai vu la bête de mes yeux: sa face plate, ses hautes pommiettes, son œil bridé. Aussi humble qu'elle fut féroce, elle se traîne, en souquenille grise, sur les routes quelle est censée réparer. On aiuraït pitié d'elle, si ses forfaits pouvaient s'oublier. Maïs dans chaque village, les murs calcinés marquent le passage du gorille, Mais dans chaque maÿson, des enfants pleurent leur père, et des mères leurs filles, emportées par le monstre. Maïs il n’est pas, dans toute la Serbie, un hectare dil'terrain sans cadavre. Evêques, popes, magistrats, fonctionnaires, notables, rien m'est resté de ce qui faisait la pensée serbe. Le gorille voulail anéantir la race. IL fiossoyail pour tout ensevelir, jusqu’à l'idée ‘de La nation. Plus de prêtres à l’église, plus de maîtres À l'école. Les registres de l'état civil faussés. Les prénoms serbes remplacés par des prénoms bulgares, la termünaison des noms propres changée. Une jeune ‘fille, Mlle Marinovitch, fut condamnée à mort parce qu'elle refusait de sa dire Marinovska. Les Allemands la sauvèrent du gibet où tant de femmes innocentgs se balancèrent, comme en témoignent les phior {ographies prises par les bourreaux et répandues par eux, à profusion, dans le but de terroriser, L'œuvre se poursuivait dans les camps de concentration, ces géhlennies bulgares. On promettait la liberté à certains prisonniers riches, moyennant un don à la Croix-Rouge de Sofia. Las des tortures subies, les malheureux acquiesçaient parfois. Le tortionnaire, alors, de triompher: — « Voici la preuve de notre mansuétude, de notre humanité, éjaculait le gorille, Nos prisonniers reconnaissants font librement lun don à notre Croix-Rouge. »

L'évêque de Niüsch, Mgr Dossithey Vassitch — un ami de Genève et ‘de son université — nous conte l’arrivée des Bulgare, en octobre 1915. Accomipagné de som clergé, il les reçoit à l'entrée de la ville, leur recommande d'épargner la population qu’il confie à ces chrétiens orthodoxes, ses frères en Jésus-Christ. Devant les assursurances données, il conseille à seis prêtres de rester là, avec lui. Mais, au bout de quatre jours, l'évêque est emmené et ünterné en Bulgarie. Quarante-huit heures après son départ, les autorités bulgares! rassemblent 22 prêtres et leur annoncent que, par mesure de sûreté, ils vont être conduits à Pinot. Les voilà sur Ja route de Béla-Palanka. De deux heures de l'après-midi à onze heures du soir, ils marchent. Parmi eux des vieillards, bientôt incapables d'avancer. Après un court arrêt, il faut repartir. Pourquoi? — C’est l'ordre, allons! dit le commandant de place Zarié Stoïanoff. — En pleine nuit, le groupe arrive dans la campagne, près d’une grolte, Nouvel ordre d'arrêt: — Mais ce n'est pas le chemin de Pirot, font observer les prêtres, qui connaissent la contrée... Erreur, gouaillent les soldats, ce chemin1à vous y mènera plus vite... Reposez-vous, Fumez... ou pniez, à votre guise,

Et cest la fusillade, l'assassinat, sans autre. L'un des prêtres, blessé, passe pour mort, et peut s’enfuir en ise traînant. Deux autres tentent vainement de s'échapper. Le survivant, Milia Jantchitch, a raconté la scène, témoin du meurtre et peut [donner le nom de ses camarades tués, parmi lesquels se trouvaient l’arch'prêtre de Niscb, Dobrossav Markovitch, et Kiriak, le supérieur du monastère de Kilendar, à Näsch!

Une citadelle romaine domine Nisch, Les Turcs lutilisèrent, et cinq cents ans de leur domination ont laissé de mibins pénibles souvenirs que trois années d’occu‘pation bulgare. Le gibet est encore :debout. Et voici la cour des fusillades. À peine les corps sont-ils enterrés à trente centimètres de profondeur. Des terrassiers, qui réparent un tunnel ici près, viennent manœuvrer la pioche. Des iossements s0rtent de terre. Une mâchoire roule à nos pieds. Des lambeaux de vêtements s'accrochent au. fer de. l'outil. Ces hommes, que le hasard rassemble, disent quelles atrocités ensanglantèrent leurs villages. L'un a vu assassiner son père, vieillard de soixante-dix ans. L'autre dut assister au supplice de son fils, ‘un enfant de dixsept ans, La traduction de leurs paroles est presque superflué;, tant les visages! S'expriment, tant les gestes évoquent exactement la scène, scène que partout nous verrons Se répéter, car la méthode reste identique, comme l’ordre donné en général.

Une surprise, néanmoins, nous attend À

Prokup'ié, village situé à une quarantaine de kilomètres de Nisch. Lie gorille, Jà, s'est surpassé, semble avoir voulu ajouter un chapitre aui « jardin des supplices » de Mirbeau. La razzia des vivres ayant provoqué le soulèvement des habitants, il s'agissait d'obtenir des femmes l’aveu du lieu où se cachhaient les insurgés. Les malheureuses n’en savaient rien. L'une, qui s’obstinait à ne pas avouer ce qu'elle ignorat, fut mise devant les fusils. Fermiement, les bras hauts, elle attendit la mort. Après une première fsalve tirée à blanc: — Où se cache ton mari? — Je l’ignore. — Mu vas mounir..… Seconde et troisième salves, toujours pour l'effrayer: — Maïintenant, tu vas être enterrée vive.

La tombe est creusée, la femme étendue, la terre remise par pilletées. La tête seule émerge encore:

— Où est ton mari?

— Je l'ignore. | Cette obstination sauva la pauvre femme, Elle est là, devant nous, la lèvre tremblante, les yeux fouis, à conter ces hkeures d'épouvante.

Deux autres, à leur tour, viennent prouver à quel degré de lubricité et dé .sadisme parvient le gorille des Balkans, I eut l’idée de rougir au feu des piles à retourner la terre et de labourer le ventre et le bas-ventre de (ses victimes. D’horrifiantes plaies, mal cicatrisées encore, interdisent tout labeur à ces deux créatures.

L'après-midi se passe à enreg'strer de semblables récits, à constater « de visu » cent blessures; et quand, au retour, le gorille prisonnier, louchant vers notre camion, quête un regard de miséricorde, involontairement, nous détoumnanis la tête...

Un appel bulgare

La jeunesse académique bulgare de Suisse a adressé « au monde civilisé de l'Europe et de l'Amérique » un appel qui revêt um éaractère plutôt bulgara qu'académique, Les étudiants et étudiantes ‘de Berne, Zurich, Genève et Lausanne se plaignent des calomnies grecques et serbes dirigées contre-la pauvre peuple bulgaré, qui se trouve actuellement dans une situation d'isolement tel qu'il me peut pas se défendre. Ils font appel au monde civilisé et l'invitent à ‘ne pas croire à ces accusations des Grecs et des Serbes contra le peuple et l'armée bulgares. Puis, ils invitent les peuples balkaniques à s'entendre, car «l’avenit des peuples bal kaniques repose uniqumement, disent-ils, sur une entente réciproque. »

Cet appel dont chaque phrase trahit une Stupéfiante stérilité d'esprit n'a pas trouvé un seul mot de blâme à l'adresse de ceux qui ont entraîné la Bulgarie dans Ja guerre et qui, par leur politique de haine, de jalousie et d'appétit vorace, ont contribué à ce que celte #terrible eflusion de sang se prolonge pendant deux années entières; ou encore de ceux des citoyens el fonctionnaires bulgares qui bnt incité le peu ple bulgare à commettre en Serbie et en Grèca occupées, la plus longue et la plus wodieufki série de crimes qu'on püf jamaïs pu imaginer.

La jeunesse universitaire bulgare en Suisse fait semblant d'ignorer les communiqués et rapports sur les cruautés bulgares publiés par ia commission internationale, par les journalistes neutres et par les professeurs, des universités y el non pas par «les impérialistes serbes «li grecs ».

Celle jeunesse se borne à reconnaître qu'en Macédoine et en Serbie, règne actuellement une grande misère, mais affirme que celle-ci n'est que la conséquence d'une longue guerre, qu’elle règne aussi également en Bulgarie et que le peuple bulgare et son aimée n'y sont pour riem.

Les étudiants bulgares prétendent même ue la misère et la famine dans la population. buigare, à la veille de la débâcle, étaient si grandes. que c'est surtout grâce à elles-qué la défaite militaire de la Bulgarie s'est produite.

L'appel des étudiants bulgares est une preuve de plus que la mentalité des intellectuels d’un peuple ne se transforme pas en une muit. De même que les Prussiens, leurs adorateurs et ümitateurs dans Jes Balkams ne veulent pas Voir mi reconnaître leur faute; ils ne ‘peuvent pas comprendre que leur défaite est due à leurs bufs de guerre injustes et mon pas à certains événements intérieures imprévus qui se sont produits au cours de la guerre. Ils ne voient pas, dans leur catastrophe militaire la défaite morale et un motif de chercher à se transformer Ccomplètement. Ils tentent d'abuser des principes proclamés par les peuples civilisés, afin de pou-

voir, à l'avenir, perpétrer, dans une plus large me-

sure, de nouveaux crimes.

Les Bulgares ne peuvent pas être ëhangés, On ne devrait pas l'ignorer, si on ne veut pas voir de nouveau la paix menacée. La Bulgarie ne sera inoffensive que lorsqu'elle sera réduite à l'impuissance et ramenée dans 8es frontières: strictement ethnographiques. &

Va

Ils s'’acharnent aux religieuses

On nous télégraphie de Belgrade :

Les sœurs Madeleine, âgée de soixante ans, et Poléxie, âgée de trente-cinq ans, du monastère serbe de St-Eiie, dans les environs de Scoplié, se plaignent de ce que, le 6 novembre 1916, des autorités bulgares se sont présentées à leur monastène et en ont enlevé tous Jes livres wet les clefs, en menaçant de pendre les deux sœurs si elles ne donnaient pas tout l'argent du monastère, Puis ils les emmienènent à Scoplié sous l'inculpation d'avoir fait de la propagande serbe; on Its Laissa là, enfermées pendant deux jours jet deux nuits dans qun cabinet d’aisanice!; | puis, elles furent envoyées sous escorte à Petch. Enfin, à la suite de l’interveniton dts aur torités autrichiennes, elles furent conduites dans un couvent de femmes en Bulgarie. Œlles y vécurent sans aucun secours de la part des Bulgares, simplement d'une

allocation que. leur -envoyait. le... gouverner,

ment serbe par l'intermédiaire du ministre de Hollande, ‘Toutes deux se plaignent amèrement de la conduite brutale et indécente des autorités bulgares, qui allèrent jusqu'à les obliger à se dépouiller de tout vêtement devant des hommis, sous prétexte de perquisition. Le recrutement forcé

La commission internationale a retrouvé un document officiel bulgare en Macédoine et dans la Morava adressé aux autorités communales, qui leur enjoint d'informer les populations que les villages qui n’enverraient pas des recrues dans des délais fixés, seraient incendiés et que tous les ‘homimes seraient tués. Cet ordreiest daté du 14 mars 1917, porte le No 1061 et la signature du sous-préfet de larrondissement de Vragné, Slaveiïkoff. .

Leur conduite en Macédoine La « Samourprava » du 20 février écrit :

Pendant l'offensive sur le front de Salonique, lorsque les lignes. bulgares furent brisées par les attaques héroïques alliées, les _Macédoniens qui avaïent été incorporés de force dans l’armée bulgare, se -rendaient en masse à nos soldats. Beaucoup se battirent ensuite aux côtés de nos fnoupes contre l'oppresseur bulgare, :

Même les Macédoniens qui lont passé leur vie en Bulgarie et connu lies Blulgares dans des circonstances pénibles et difficiles, se rendent à nous. Ils se plaignent amèremient des Bulgares, surtout de leur conduite grossière et de leurs façons sans égards. La situation était devenue intenable dans les derniers temps en Macédoine. Aussi notre offensive est-elle venue juste à temps sauver la vie de la population. :

Le pillage en Serbie On mande du bureau de presse de Belgrade : Les dégâts matériels causés par les Bulgares, leurs contributions, réquisitions, desfructons lors de leur occupation de la Serbie du sud-est, sont énormes. Les Bulgares ont enlevé tout le mobilier des mai sons serbes, tous les effets die tous les Serbes qui se sont fretirés avec l’armée serbe, ainsi que ceux des personnes internées par eux. Sous prétexte die réquisätions. üls ont ôté aux paysans tout moven de subsistance, nourriture et bétail. Des villages sont entièrement brûiés, et les maisons de nombreux notables ont été détruites par l'incendie. UE Les dégâts matérels s'élèvent à quelques milliards de francs. Les prisonniers serbes en Bulgarie

Le bureau de presse serbe de Belgrade nous mande:

M. S. Spira, capitaine au 9e bataillon

du Kings Oew, régiment ‘de l’armée anglaise, fait les déclarations suivantes au sujet du traitement des prisonniers serbes en Bulgarie: on

« Pendant mon séjour dans le Haut Pianouri Schevo (Panadjourichte®?) où se trou‘vait un camp de prisonniers serbes, de sep-

tembre 1915 ‘jusqu'en avril 1917, j'ai vu.

comment les Bulgares, sans "la moindre indulgence, donnaient des coups de bâton à de mombreux Serbes; j’añ vu cm ment ces malheureux, après avoir été battus, avaient la chaïr en lambeaux ; j'ai vu de nombreux Serbes, exténués et me pouvant se tenir qu'à l’aide de béquilles. rangés devant le commandant bulgare: cet homme sans cœur leur arrachait les béquiiles et les fappait à lra tête avec le haut de la béquille et les faisait chasser dans le camp; beaucoup d’entre eux ne pouvaient qu'à

rand’peine faire le chemin à quatre paites.

es casernes étaient dans un état pitoyable et archi-pleines; presque toutes les vitres des fenêtres étaient brisées ef, en plein hiver, les casernes n'étaient pas chauîfées et les Serbes n'avaient pas même de couvertures. J'ai vu les Bulgares frappant avec de gros bâtons de pauvres Serbes qui, affamés, mendiaient une croûte de pain; dans des chaudrons contenant “une eau chaude trouble avec quelques pommis de terre sales, j'ai vu des souris cuites. La baraquement No 5, appelé « baraquemint de la mort » était toujours rempli de Serbes moribonds. »

- d'ur- numéro à l'autre,

. ticles

| Le dossier noir bulgare Un second appel des Bulgares

Les étudiants bulgares viennent. d'adresser un appel aux étudiants des EtatsUnis, d'Angleterre, de France et d'Itaïie, dans lequel on lit textuellement ceci:

« La petite Bulgarie connaît votre äme. C'esk avec enthousiasme que notre jeunesse tuniver. sitaire a étudié l'histoire admirable de vos grands peuples, Elle est convaincue que vous ne pouvez être longtemps égarés par des agents iiont l'oveuglement est sans pareil et qui brûlent du désir d’enchaîner un peuple paisible, épris de sa diberté et jaloux de son indépendance. jAu nom de la vérité, les étudiants bulgares vous prient de ne pas ajouter foi aux calomnies répandues contre nous.

« Rangés sous la bannière é‘oilée dont M. Wilson est l’ilulstre champion, nous nous flattons de l'espoir que les questions nationales seront résolues, non sur la base de calomnies ineptes, mais en vertu des principes proclamés par le grand Président des Etats-Unis et défendus aved zèle par les éminents représentants de vos peuplus. ;

Chers camarades,

“he moment où Les problèmes mondiaux recevront une solution, — à Paris, le moment de la régénéralion. approche.

Nous croyons fermement que la .justicé tiomphera ; nous cspéroms aussi que notre appel trouvera un écho dans vos cœurs de jeunes hommes épris de justice et de vérité et ique vous vous constituerez les finterprètes fidèles de nos sentiments auprès les facteurs compétents de vos pays pour le plus gran triomphe de la justice.

Aidez-nous! Tel est notre dernier appel. »

À lire cet appel ne croiraït-0n pas que ce sont les Bulgares qui ont {té attaqués, dont les terres ont été dévastées lt r'uinées et dont les populations ont subi les pires tortures physiques et mioraleg, payant du sang des meilleurs . de leurs füls la liberté enfin assurée!! Ceux qui parlent aussi impudemiment, ce sont les futurs ‘intellectuels d'un peuple qui a voulu assassiner et anéantir tout ce qui est serbe. Les criminels s'érigént en victimes. Quel odieux spectacle!

Les responsabilités de la guerre

La commission de la Conférence de la Paix à Paris, chargée de occuper des: responsabilités de cette guerre, pourra compléter ses travaux par quelques données nouvelles. À la Conférence socialiste de Berne, M. Frédérick Adler a pris la parole à ce sujet et-a déclaré: L

5. TiAutriche. a préparé: cette guerre biem avant l'attentat de Sarajevo. IL est également clair que l'Autriche n'aurait pas osé le faire sans le consentement de l'Allemagne qui connaissait Îles projets de l'Autriche, les approuvait et les favorisait. Le 5 juillet 1914, jouit de la fameuse décision de Potsdam, fut en effet un jour décisif, et c'est un fait inconteptable qué ca même jour un ambassadeur autrichien, comte Hoyos, parti de Vienne, est arrivé à Berlin avec un& lettre autographe da François-Joseph, ajressée au Kaiser Wilhelm, et que Ce même four l'empereur Guillaume, de concert avec BetmannHollweg, trancha la question de la guerre. Lea 7 juillet, l'Autriche souscrivit à cette décision et, dépuis ce jour, on réfléchit aux moyens 4kf provoquer Ja guerre. L'ultimalum adressé à Ia Serbie avait été redigé de connivence ‘avec l’Allemagne, de telle façon qu'il ne pZt pas être aecepté; lo délai de réponse fut limité à dessein, pour ne pas permettre l'intervention dans la conflit des puissances désintéressées... Lorsque je me trouvai devant Îe tribunal, on ne me permit de parler que de la ‘politique intérieure de l'Autriche et non pas des äuteurs de la guerre, autrement le huis-clos eût &été aussitôt prononcé... » ‘

Les disputes serbo-roumaines

La discussion autour du Banat, entre les Roumains et nous, a pris fâcheuse tournure. Les texpressions deviennent violentes ‘et menacent là bonne entente qui existait entre ces deux peuples voisins. Toutefois, mous devons décliner la responsabilité d'avoir empoisonné le débat. Nous avons observé une atlilude calme, et les Roumains eux-mêmes ont dû le reconnaître. C'est notre confrère de Paris, « La Roumanie », qui a publié des articles de plus en plus violents nous adressant: d'incroyables reproches, auxquels les ministres roumains eux-mêmes joignirent les leurs. Ces arnous faisaient descendre au même rang que nos ennemis. ‘

Cette facon d'agn ne pouvait que provoquer” une réaction violente du côté serbe. Maïs, aujourd'hui nous poserons à nos amis cette que# tion: « A qui ceite discussion profiter-telle? > Certainement pas à nous, maïs à nos ennemis, qui se préparent déjà à l'exploiter.

Ayant le plus ferme désir de vivre en bonnel relations avec nos amis et alliés roumains, nous les invitons donc à laisser le soin ide solutionnel” la question qui mous sépare à nos grands all du moment que nous nous sommes montrés incapables de la régler nous-mêmes et entre mous. Ainsi nous défendrons le mieux notre position contre les intrigues constantes de mos ennemis communs,

La Rédaction

Place Wilson à Belgrade

Par ‘une décision umanime du Conseil LT à Pise se trouvant devant Îa

re de Belgrade a reçu le nom de place Woodrow-Wilson. fr a