La terreur à Paris
LES MAITRES DE PARIS 25
on fit en plein Paris le sac, qui dura plusieurs heures, de la maison Reverchon jusqu'en plein Directoire, on ne vit que vols, pillages, assassinats, massacres, infamies, lâchetés.
Talleyrand disait que ceux qui n'avaient pas vécu vers le milieu etlafin du règne de Louis XVI n'avaient pas connu le charme de vivre. Effectivement, la vie devait sembler douce et bonne à ceux qui, comme Talleyrand, avaient échappé à la mort etle passé si lointain leur paraissait un rève idéal. On trouve chez bien des contemporains l'écho de ce sentiment.
Ecoutez ce qu'écrivait un honnête bourgeois qui, en 1789, « avait applaudi au mouvement de réformes qui s'annonçait comme la radieuse aurore d'un jour nouveau! » mais que l'orage laissait découragé :
« Ma vie est un roman, mon existence un mystère. Presque toute ma famille a reçu les honneurs du martyre... Pour moi, incarcéré, évadé, émigré, repris, délivré, je n'ai pas été jugé digne de partager leur sort. Je me suis vu plusieurs fois aux portes du tombeau ; j'ai été tiré à bout portant ; trois fois j'ai lutté contre un peuple en fureur. J'ai recu le viatique lorsque j'ai vu qu'on allait me fusiller. Une autre fois, j'ai regardé les apprèts de la guillotine pour me disposer au dernier moment". »
! Vieux papiers et vieux souvenirs, par M. Thellier de Poncheville, député.