La terreur à Paris
LES MAÎTRES DE PARIS 97
milliers de gredins gouverne le pays entier parce qu'il a en mains une grande ville comme Paris.
« Trois mille ouvriers, dira le girondin Soulavie, ‘ont fait la révolution du 10 août, contre le royaume des Feuillants, contre l'Assemblée législative et la majorité de la capitale !. »
Un pur de l’époque, Palloy, le patriote, s’écrie : « C'est la crapule et la canaille de Paris, et je me fais
gloire d'être de cette classe, qui a vaincu les soi-disant honnêtes gens ?. »
Palloy est un des innombrables fous de l’époque. Sous l'influence des nerfs surexcités, les cerveaux s’enflamment, ils se congestionnent et les images sanglantes en sortent. Les idées d’abord raisonnées, sinon raisonnables, presque comme au commencement de certaines folies, deviennent atroces et incohérentes. On voit rouge :
« Hier, écrit le président de la section des Tuileries, au même moment et dans divers points de Paris, au Marais, rue du Bac, à l’église Saint-Eustache, au palais de la Révolution, sur la terrasse des Feuillants, des scélérats prêchaient le pillage et l'assassinat ?. »
Quand les députéssortentdeséance, des hommes crient : « Il faut écharper ces gueux-là !.. »
* Soulavie. Vie privée du maréchal duc de Richelieu, t. IX. ? Mortimer-Ternaux. Histoire de La Terreur. 5 Moniteur, XIV, p. 362, 1* novembre 1792.