La terreur à Paris

282 LA TERREUR A PARIS

haillons. Les laquais qui savent leur maître accessible aux plus pauvres gens, laissent entrer cette femme. Elle est si pénétrée de sa détresse, qu’elle va se blottir dans un coin. Le président l’entrevoit. IL va la chercher, lui offre sa main et la conduit dans son cabinet, au grand ébahissement des visiteurs qui se pressaient dans le salon.

— Pardon, messieurs, dit l’illustre magistrat, si je donne audience à cette digne femme la première. Une heure de plus est peu de chose pour vous.

Voilà une véritable personnification de la France très chrétienne d’autrefois.

Les historiens révolutionnaires ne parleront jamais de celui-là. Ils lui opposeront le Jesunier Fouquier-Tinville.

Aussi, après les tueries les petits commercants, les travailleurs qui s'étaient laissés prendre aux grands mots des révolutionnaires, en ont assez el se détachent du parti. Dans l’un de ses rapports, l'observateur Dutard écrit :

« On voit à pleins yeux que la gangrène du dégoût

4 Du 26 avril 1792 au 15 août 179%, il fut guillotiné, à Paris, 2,142 personnes,

Un journal, qui est communément désigné sous le nom de Journal des Guillotinés, publiait périodiquement « la liste générale et très exacte des noms, âges, qualités et demeures de tous les conspirateurs qui ont été condamnés à mort par letribunal révolutionnaire établi à Paris par la loi du 17 mars 1793, pour juger tous les ennemis de la patrie. »