La terreur à Paris

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UN COUP DE BALAI

Ange Pitou, le chansonnier populaire, qui ne manquait ni de talent ni de bravoure et allait par les carrefours, en pleine Terreur, chantant ses refrains frondeurs, qu’il agrémentait de boniments en prose d’une crânerie qui ne lui a permis que par miracle d'éviter la guillotine, avait tracé d'avance ce joli portrait du peuple de Paris :

C'est un être bien étrange

Que le peuple de Paris ;

Il a la douceur d'un ange, Aussitôt qu'il se voit pris. Quand on le lâche, il se venge, Et quand il se voit repris,

11 se tait, il est soumis (bis).

Bon, méchant, simple et volage, Ne fixant aucun objet;

Tout en sortant de sa cage

Il court vite aù trébuchet.

Rien ne peut le rendre sage,

Le malheur l’abasourdit,

Et le bonheur l’éblouit (bis).

Toujours franc, toujours novice Aveugle en sa volonté ;

Il commande son supplice, Pour voir de la nouveauté.

Ne suivant que son caprice

Ou celui de ses bourreaux,

Il applaudit à ses maux (bis).

Tantôt il est catholique, Tantôt il est musulman, Tantôt pour la République Et tantôt pour un tyran.

se Dohretmehiatelhener. eFem.s Le