Le Comité de salut public de la Convention nationale

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visager avec assurance la guillotine, et il mourut sans Lroncher, comme il se l'était promis. Chaumette fut envoyé à l’échafaud quelques jours plus tard (12 avril).

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Les Hébertistes frappés, le tour des Dantonistes allait venir. D'ailleurs, tout en commençant par les premiers, Robespierre n’oubliait pas les autres. Chaque fois qu’une menace était proférée contre les exagérés, une autresuivait, comme pour servir de contre-poids, contre les indulgents. On pouvait prévoir le sort qui les attendait. L'alliance signée entre Robespierre et les Dantonistes ne fut jamais très solide; elle fit même bientôt place, de la part des amis de Danton, à une hostilité mal déguisée. C’est l’un deux, Bourdon de l'Oise, qui, le 12 décembre, avait donné le signal de l'assaut contre le Comité robespicrriste. D’autres amis de Danton, Fabre d’Églantineet Philippeaux, critiquaient le caractère donné à la guerre de Vendée ; enfin Camille Desmoulinsl’attaquait indirectement en réclamant un Comité de clémence. « O mon cher Robespierre, lisait-on dans le 4° numéro du Vieux Cordelier... à mon vieux camarade de collège..…., souviens-toi de ces leçons de l'histoire et de la philosophie : que l’amour est plus fort, plus durable que la crainte; que l’admiration et la religion naquirent des bienfaits; que les actes de clémence sont l’échelle, comme nous disait Tertullien, par laquelle les membres du Comité de salut public se sont élevés jusqu’au ciel, et qu’on n’y monte jamais par des marches ensanglantées !... »