Le Comité de salut public de la Convention nationale

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grave de complicité avec les agioteurs Chabot, Delaunay et Julien (de Toulouse).

L’arrestation des Hébertistes put tromper un moment Danton sur les projets de Robespierre, l'incarcération de son ami Hérault de Séchelles vint le rappeler au sentiment de la réalité.

Des deux Dantonistes du Comité, l’un, Thuriot, avait donné sa démission le 20 septembre; l’autre, Hérault de Séchelles, fut, presque dès le début, écarté des délibérations du Comité et tenu en mission. On l’attaqua avec violence; Couthon prit d’abord sa défense, puis l’abandonna. Découragé, Hérault de Séchelles vint rendre compte à la Convention de $a mission dans le HautRhin; il protesta de son attachement pour la République, pour cette République dont il avait rédigé la Constitution et à laquelle il s'était donné pour toujours; il se plaignit des calomnies dont on l’abreuvait,et donna sa démission de membre du Comité de salut public pour qu’on püt examiner sa conduite, faisant la Convention juge entre le Comité et lui. Mais l'Assemblée n’osa pas intervenir dans cette querelle et passa à l’ordre du jour (29 décembre). Dès lors, il était condamné. Le 15 mars, il fut arrêté provisoirement par ordre du Comité de salut public lui-même, pour avoir donné asile à un émigré, et le 17 Saint-Just vint faire rendre définitive cette arrestation. À ce sujet, il dit que, depuis quatre mois, ses collègues et lui se méfiaient d'Hérault, qu’ils soupçonnaient de s’être emparé des papiers diplomatiques du Comité et de les avoir divulgués. Il n’en fallait pas tant pour envoyer un homme à l’échafaud!