Le Comité de salut public de la Convention nationale

98 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

Ces succès en faisaient présager d’autres. Robespierre redoutait par-dessus tout qu'après un discours de Danton, dont il connaissait l’éloquence, la Convention ne le portâät au Comité avec ses partisans et n’en fit sortir les Montagnards. Il comprit qu'il lui fallait ressaisir son autorité sur l’Assemblée. Avec l’aide de Couthon, il commença par obtenir, non sans peine, le rapport du décret concernant Héron, dont il présenta l'arrestation comme une pièce du système qui consistait à discréditer le Comité (20 mars).

Restait à prendre la suprême décision à l'égard de Danton. Robespierre hésitait. C’est l’incarnation même de la Terreur, Billaud-Varenne, qui, le premier, osa for muler brutalement le désir secret de ses collègues : «1j faut tuer Danton ! » dit-il. Robespierre fut effrayé. Pen dant trois jours, on discuta avec acharnement dans le petit salon du Comité; ce n’est que dans la nuit du 23 au 24 que Robespierre accorda à Billaud et à Saint-Just la mort de Danton. Quelques heures auparavant, Hébert, Ronsin, Cloots étaient montés sur l’échafaud. La facilité avec laquelle un parti avait disparu l’enhardissait à tenter la suppression de l’autre.

Quelques jours se passent avant l’exécution de lamesure décidée en principe. On nomme un nouveau maire, Fleuriot, à la place de Pache; et, pour remplacer le procureur Chaumette, on choisit Payan, avec le titre d’agent national ; quelques agents de l'administration de la police sont arrêtés et remplacés ; un Comité révolutionnaire régénéré. Dès lors, un soulèvement devenait presque impossible. Le 30 mars, on réunit les Comités de salut public, de sûreté générale et de législation, sous prétexte de discuter la suppression du Conseil exécutif. Au moment où on allait se séparer, Saint-Just lit