Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 401

rir (1) », il dit : « C'est à pareille époque que j'ai fait instituer le tribunal révolutionnaire. J'en demande pardon à Dieu et aux hommes. Mais c'était pour prévenir un nouveau septembre, et non pour qu'il devint le fléau de l’humanité ! »

C'est devant ce tribunal qu’il comparut avec les autres accusés, le 2 avril, à onze heures du matin. Les détails de ce procès, — l’un des plus dramatiques de lhistoire, — sont trop connus pour qu'il soit nécessaire de les exposer ici. Rappelons seulement que lorsque les accusés voulurent se défendre, et que, Danton faisant entendre sa voix tonnante, les juges étaient ébranlés et le peuple ému, Saint-Just, au nom des deux Comités, vint demander à la Convention de voter un décret mettant hors la loi les accusés qui insulteraient à la justice, c'est-à-dire qui essayeraient de se défendre ; mentant avec effronterie, il prétendit que la révolte des coupables (déjà !) avait obligé à suspendre le jugement ; il déclara que « c'était le dernier effort qu’on lui demandait pour consolider à jamais la République » ; et la Convention vota (2).

Le 5 avrilau matin, les débats furent déclarés clos et la condamnation prononcée. Quelques heures après, le bourreau montrait au peuple la tête de Danton : « Vive la République ! » cria la foule imbécile.

XIE

Robespierre approche du but. Girondins, Hébertistes et Dantonistes ne sont plus. Pendant les mois de mars

(1) Michelet, Hisloire de la Rénolutian.

(2) Pour se défendre, les Dantonistes demandaient la comparution, à titre de témoins, de seize de leurs collègues Fouquier-Tinville alla présenter celle requête au Comité de salut public. Billaud-Varenne et Saint-Just refusèrent nettement.