Le Comité de salut public de la Convention nationale

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et d'avril, il a placé partout ses partisans; les grands pouvoirs civils, judiciaires et militaires sont dans sa main. La Commune de Paris lui est soumise ; ses amis Fleuriot et Payan sont, l'un maire, l’autre agent national de la capitale. Il est toujours loracle des Jacobins, et par eux il dirige toutes les sociétés affiliées de la République; sur leur demande, il a fait décider la fermeture des autres clubs, moins dociles. À la tête de la garde nationale parisienne, sont Hanriot et Boulanger, d'autant plus dévoués qu'ils ont à faire oublier leur passé hébertiste. Aux armées, beaucoup de représentants en mission sont robespierristes ; bientôt même, au camp de Sablons, on institue une Ecole de Mars où 3.000 jeunes gens sont placés sous la direction du général Labretèche, grand admirateur de Robespierre. Le tribunal révolutionnaire est présidé par un de ses hommes, Coffinhal; et l’accusateur publie, qui, jusqu’au mois de septembre, avait reçu ses instructions du Comité de sûreté générale, venait depuis cette époque les prendre tous les soirs au Comité de salut publie, c’est-à-dire chez Robespierre (1). L'armée révolutionnaire fut supprimée sous le prétexte qu'elle était antidémocratique, attendu que toutes les armées françaises sont révolutionnaires, — en réalité, parce qu’elle était composée d'hébertistes. La police de Paris a été reconstituée et purgée, ainsi que les comités révolutionnaires des sections, des éléments anarchistes qui s’y trouvaient. Son compatriote Hermann, d'Arras, dirige la Commission des administrations civiles, police et tri-

(1) Il existe même une décision du Comité, en date du 25 floréal, écrite de la main de Robespierre, et où il est dit que « Fouquier-Tinville présentera chaque décade la liste des procès à instruire »,