Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 103

bunaux ; le peintre David et Le Bus, tous deux dévoués à Robespierre, font partie du Comité de süreté générale, chargé de la police de la République. Il a, du reste, sa police particulière : un bureau de surveilJance établi sur la demande de Saint-Just pour surveiller les fonctionnaires, et dirigé d’abord indistinctement par Collot, Billaud, Barère, Couthon et Robespierre, se transforme bientôt en bureau de police siégeant au Comité de salut publie, agissant secrètement et mené par Robespierre, qui ne consulte même pas ses collègues. Ce bureau de police, gouverné par un homme de confiance, Héron, annihile peu à peu le Comité de sûreté, où Robespierre compte quelques ennemis. Ses propres agents épient ceux du Comité de salut publie et les membres de la Convention eux-mêmes ; c’est ainsiqu’ilenvoie un jeune homme dedix-neuf ans, Jullien, surveiller Carrier à Nantes, puis Tallien à Bordeaux ; et la femme Taschereau à Toulouse, pour le renseigner sur la conduite de Paganel. Les commissaires qui ont remplacé les ministres lui appartiennent aussi (1). Enfin le Comité de salut public, la suprême autorité de la République, paraît reconnaître en lui son chef naturel ; deux de ses membres lui sont dévoués à toute épreuve, Saint-Just et Couthon : à eux trois, ils forment une sorte de triumvirat à qui appartient la haute direction; la brutale intervention de Saint-Just contre les Hébertistes et les Dantonistes indique assez quelle place prenaient certains membres du Comité parmi leurs collègues.

(1) «Robespierre se réserva la composition de ces commissions. Nous avons ses listes écrites de sa main, des projets, de courtes notes sur les individus, enfin la combinaison définitive. » (De Sybel.)