Le Comité de salut public de la Convention nationale

104 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

XIV

La répression des révoltes de l'intérieur et les victoires remportées sur les coalisés étaient attribuées à Robespierre. En réalité, il ne s’occupait guère des affaires militaires, préférant exercer une influence politique, sociale et religieuse sur la Révolution. [1 fut donc l'inspirateur de diverses mesures destinées à imprimer un caractère particulier aux mœurs, aux idées et aux institutions.

Dans cette phase de l’histoire du Comité, — puisqu'il est resté solidaire de Robespierre, — nous pouvons remarquer : quelques réformes sociales, une tentative religieuse et une recrudescence de la Terreur, qui devait conduire Robespierre à la dictature ou àla mort.

@ Il faut enfin, disait Saint-Just, créer des institutions civiles, institutions qui seules pourront établir l’État sur des bases assez solides, et auxquelles nul n’a songé jusqu'ici.» Saint-Just voulait sans doute parler de cette sorte de communisme vague dont il a laissé l’esquisse dans ses /nstilutions républicaines. On n’alla pas très loin dans cette voie : on se borna à décider que l'État encouragerait les fabriques, les manufactures, l’exploitation des mines, le desséchement des marais, ferait des avances aux négociants patriotes ; que l'étranger qui vivait du travail de ses mains était autorisé à résider en France, mais que celui qui se plaindrait de la Révolution et qui vivrait sans rien faire serait déporté à la Guyane ; quelques arrêtés relatifs à la mendicité, à la protection des vieillards et à la solidarité entreles habitants des communes, furent aussi pris. On voyait poindre ainsi la proclamation de l'obligation du travail,