Le Comité de salut public de la Convention nationale

106 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

(7 mai), il lut d’un ton solennel un long discours sur « les rapports des idées religieuses et morales avec les fêtes républicaines », dans lequel il s'efforçait de démontrer que l’idée de néant est contraire au bonheur individuel, que l’athéisme est une doctrine aristocratique, et qu'au contraire c l’idée de l'Être suprême et de l'immortalité de l’âme est un rappel continuel à la justice : elle est donc sociale et républicaine ».

En conséquence, il faisait voter un décret disant que: « Le peuple français reconnaît l'existence de l'Être suprême ct l’immortalité de l'âme. » Outre les fêtes nationales des 14 juillet, 10 août, 21 janvier, 31 mai, il était élabli des fêtes de la Vérité, de la Justice, de la Vieillesse, ete., pourutiliser les décadis : enfin une fête nationale devait être célébrée le20 prairial en l'honneur de l'Être suprême.

Sur la demande de Couthon, la Convention décida que le discours de Robespierre et le décret rendu ensuite seraient envoyés aux armécs, aux autorités constituées, aux sociétés populaires, affiché sur tous les murs, « traduit dans toutes les langues et répandu dans tout l'univers » !

Il y avait deux choses dans la proposition de Robespicrre : un système de fêtes, dont les unes, celles du 10 août et du 21 janvier, devaient être comprises ; mais dont les autres, celles de la Frugalité, de l'Amour, de la Foi conjugale ou du Stoïcisme, risquaient d'être froidement célébrées. 11 y avait aussi l'acte par lequel une assemblée politique, s’érigeant en concile, établissait une religion d’État avec ses dogmes et ses fêtes. Ne risquait-on pas, en plaçant cette religion philosophique à côté de l'ancienne, — qui subsistait, puisque le même décret maintenait la liberté des cultes, —