Le Comité de salut public de la Convention nationale

A10 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

bespierre s’emporta, réclamant la discussionimmédiate, dût-elle se prolonger jusqu’à neuf heures du soir. La Convention s’inclina. Mais le lendemain Robespierre étant absent, Bourdon et Merlin(de Douai) firent décider que certainement la représentation nationale n’avait pu se dépouiller du droit inaliénable de décréter ses membres d'accusation. À la nouvelle de ce revirement, Robespierre vient au Comité; mais ses collègues Carnot, GCollot d’Herbois et Billaud-Varenne, sentant bien que cette loi était dirigée contre eux autant que contre les simples membres de la Convention, soutinrent l’interprétation de l’Assemblée. Une al tercation très vive s’ensuivit : « Je te connais ! » criait Robespierre à Billaud. _ « Etmoi aussi, je te connais,tues un contre-révolutionnaire! » Robespierre était suffoqué. La querelle devint si violente que les gens qui passaient sous les fenêtres du Comités’arrêtaient pour écouter. Robespierre n'obtint pas gain de cause. A la séance suivante de la Convention, Couthon et lui en furent réduits à déclarer que la première rédaction était la bonne, qu’il n'était touché en rien aux droits des représentants, et, partant, quel’Assemblée devait abroger les considérants dont elle l'avait fait suivre, et qui étaient outrageants pour le

Comité.

XVI

Robespierre est battu. L'opposition s’est révélée redoutable, tant dans la Convention que dans le Comité, dont l'hostilité encourage ses ennemis. On savait que Carnot le détestait, que Billaud et Collot tournaient en ridicule «son arrogance saccrdolale». Barère sapait son