Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 117

Après lui, les muets de tout à l'heure, Panis, Bentabole, Charlier, Amar, Bréard retrouvent la parole; il n’est pas jusqu’à Barère qui n’appuie la motion de Billaud, oubliant qu’il a demandé le contraire quelques instants auparavant. Sa défection entraîne celle de la Plaine; la Convention se ressaisit : le discours ne sera pas imprimé !

Robespierre, consterné, selaisse tomber sur son banc: « Je suis perdu, » murmura-t-il. [la bien compris que cet échec, en soi peu important, a une portée considérable : la Convention lui échappe; s’il ne la ramène pas à la séance suivante, il est perdu. Le soir, il se rend aux Jacobins, dont l'accueil le rassure : il peut encore compter sur eux; d'autre part, Hanriot lui promet le concours de la garde nationale ; il croit que la Commune lui est toujours dévouée, et que la Plaine lui restera fidèle. Son plan est simple : il enverra d’abord Saint-Just à la tribune, puis il arrivera pour compléter la victoire.

Mais, de leur côté, les hommes menacés nerestent pas inactifs. Ils font habilement circuler des listes de 5, 18 ou 30 noms des plus compromis. Leur tactique consiste à grossir des daugers très réels pour pouvoir enrôler un plus grand nombre d’adhérents, grâce auquel on était plus certain du succès, ou de l’impunité en cas d'échec.

Pendant que Robespierre, accompagné de Couthon, parlait aux Jacobins, Barère, Carnot, Prieur et SaintJust étaient restés en séance au Comité. On avait d’abord expédié quelques affaires courantes ; puis Barère demanda à Saint-Just de soumettre à l'approbation de ses collègues lerapport dont il avaitété chargé quelques jours auparavant. Saint-Just répondit qu’il ne l'avait

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