Le Comité de salut public de la Convention nationale

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pas sur lui, et refusa de faire connaître ses conclusions.

À ce moment, Collotet Billaud reviennent des Jacobins,

où ils ont été menacés, maltraités, et ne sont parvenus

qu'à grand'peine à se sauver. Exaspéré, Collot apos-

trophe Saint-Just, qu'iltraite decomplicede Robespierre,

d'hypocrite, de boîte à apophtegmes, et demande lar-

restation du maire de Paris, de l'agent nationalet d'Han-

riot. Une discussion violente éclate et dure jusqu'aux

premières lueurs du jour. On fait alorsune transaction ;

le maire et l’agent national ne seront pas arrêtés, mais

ils viendront expliquer leur conduite au Comité ; et,

d'autre part, Saint-Just lira son rapport à dix heures à: ses collègues. Un peu avant onze heures, le Comité apprend que le maire et l'agent national refusent de venir, et reçoit un billet de Saint-Just disant : « Vous avez cette nuit déchiré mon cœur, je vais l'ouvrir à la Convention! » Peu rassurés, ils se rendent tout de suite à l’Assemblée.

Tallien, Bourdon, Lecoïintre ont passé la nuit à s’assurer le concours de la Plaine, qui résiste tout d’abord toute la matinée du 9 est employée à ces négociations, d’où dépend l'issue de la journée. Enfin, Boissy d'Anglas et Durand-Maillane promettent l'appui de leurs amis. Il est midi; les colloques cessent. Saint-Just vient de paraître à la tribune : « C’est le moment, il faut en finir ! » dit résolüment Tallien. Saint-Just commence la lecture de son discours. Dès les premières phrases, Tallien l’interrompt. Puis Billaud prend la parole et attaque furieusement Robespierre. Celui-ci, par un discours habile, espère ramener à lui ces hommes qui l’ont si souvent applaudi, mais on ne le laisse pas parler. « À bas le tyran ! » telle est l'interruption nourrie qui étouffe sa parole dès qu'il élève la voix ; c’est ains;