Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 119

que les Montagnards et leurs alliés le tuent. Barère vient ensuite ; toujours prudent, il prononce un discours assez pâle, où il ne demande qu'une chose, modeste en apparence, capitale au fond, la destruction de la tyrannie militaire qui opprimela Convention, c’est-à-dire la destitution d'Hanriot. Il l’obtient. Encouragé par ce succès, il faitsupprimer la charge de commandant général de la gardenationale, puis fait rendre le maire responsable, sur sa tête, de l’ordre de Paris.

On n'a pas encore touché à Robespierre. Tallien s’en charge. Prenant la parole, il lui reproche d’avoir calomnié les Comités, ces Comités héroïques « qui ont sauvé la Patrie » ! Encore une fois, Robespierreessaic de se défendre. C’est en vain; sa voix est étouffée, comme auparavant, tant par les cris des interrupteurs que par le bruit que fait le dantoniste Thuriot en agitant sa terrible sonnette sous prétexte d'obtenir le silence. Robespierre est épuisé par ces efforts; sur la demande d’un député obscur, Louchet, — ironie de l’histoire — il est décrété d’arrestation ainsi que son frère, Couthon, Saint-Just et Le Bas. La séance est suspendue.

Cependant, à cette nouvelle, la Commune se soulève; on délivre Robespierre, fort mal gardé, et on l'amène à l'Hôtel-de-ville ; Hanriot, arrêté aussi, est délivré de même. Un comité d'exécution de neuf membres est chargé de diriger la révolte contre le Convention. Mais la majorité des sections restent fidèles; quatre seulement sur quarante-huit persistent à défendre Robespierre ; les Jacobins eux-mêmes hésitent. Les uns ne lui pardonnent pas le mort des Hébertistes, les autres craignent de se compromettre; ceux qui prennent son parti se décident trop tard.

Du reste, dans sa séance de nuit, la Convention a pris