Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 151

à ne jamais mourir, afin qu'ils portent à la postérité la plus reculée l’histoire de leurs forfaits » ! et il supplie la Convention de ne pas oublier que les plus grands coupables sont encore dans son sein. Cette lois, l’Assemblée décida que ses trois Comités de gouvernement lui proposeraient les mesures nécessaires pour empêcher les représentants du peuple de prècher la révolte contre elle (1); et bientôt après elle les chargea de lui faire un rapportsur les membres incriminés des deuxanciens Comités de salut public et de sûreté générale.

Le 6 nivôse, au nom des trois comités du gouvernement, Merlin (de Douai) déclara qu'il y avait lieu à examiner la conduite de Billaud-Varenne, Collot d'Herbois, Barère ct Vadier; et, sur sa proposition, une commission de 21 membres fut nommée pour faire un rapport sur les faits qu'on leur imputait.

L'enquête fut longue. Plus de deux mois s'étaient déjà écoulés; Merlin (de Thionville) se plaignait de cette lenteur. Enfin le12 ventôse, Saladin donna lecture de son rapport ; il contenait moins des accusations précises contre les quatre inculpés qu’une critique générale du système de la Terreur, et il concluait à la mise en accusation. Barère et Collot firent remarquer que la distinction entre les membres de la Convention qui avaient fait partie du Comité et ceux qui n’en avaient pas fait partie était arbitraire, puisque c'était la Convention qui avait toujours été l'âme du gouvernement, le Comité n’étant que le bras qui exécutait. Vains efforts ! Le siège de l'Assemblée était fait. Legendre, toujours acharné, demande l'arrestation immédiate des prévenus; sa proposition, que personne ne combat, est adoptée à une grande majorité.

(1) 15 brumaire an JE.