Le Comité de salut public de la Convention nationale
LE COMITÉ ET LA DIPLOMATIE 327 les libéraux, de façon que l'entrée de Dumerbion en Italie pût être le signal d’un vaste soulèvement dont les points principaux seraient Turin, Naples, Venise.
Mais le principal centre d'informations était la Suisse, où résidait notre agent le plus précieux, Barthélemy. Né à Aubagne, en Provence, en 1747, il avait déjà fourni une longue carrière dans la diplomatie et avait passé par Stockholm, Vienne et Londres, lorsqu'il fut nommé, en 1792, ministre puis ambassadeur en Suisse. Alors âgé de 45 ans, dans la force de l’âge, très instruit, très prudent et d’une grande activité, il ne tarda pas à se faire remarquer, et le Comité eut le bon esprit de le conserver malgré la modération de ses idées. Cette modération, ainsi que son lact et son urbanité, en firent un négociateur excellent lorsque les puissances étrangères furent disposées à traiter.
Il suivait avec beaucoup d’attention les modifications qui survenaient dans les dispositions respectives des coalisés; les agents secrets des villes voisines : Bâle, Nuremberg, Coire, Lausanne, etc., étaient en correspondance avec lui (1). Au mois de novembre 1793, Hérault de Séchelles fut envoyé à Huningue, où il cut une entrevue avec Barthélemy pour s'entendre, au nom du Comité, sur la politique extérieure de la France.
(4) Après le 9 thermidor, lorsque la paix parut possible et prochaine, le Comité décida que Barthélemy disposerait d'un nombre plus grand d'agents secrets; et, au mois de janvier suivant, il lui fit parvenir 25.000 francs en numéraire et non en Aou pour les payer. D’autres sommes devaient suivre celle-là.