Le Comité de salut public de la Convention nationale

344 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

même calme, la même prudence et la même mesure qu'un navire qui vogue tranquillement ?

Il se peut que la Terreur ait, selon l'affirmation d'Edgar Quinet et de Louis Blanc, éreinté la Révolution, qu’elle l'ait laissée sans force pour son développement ultérieur, ce qui expliquerait l’éclipse momentanée que ses principes ont subie; ilse peut enfin qu’elle ait faussé les notions de liberté et de droit par l’alliage impur qu’elle présente de liberté et de tyrannie, de raison et de délire, de fraternité et de guillotine. Mais la question n’est pas là.

[ ne s’agit pas de savoir si l'effort désespéré fait par un homme en état de légitime défense l’a épuisé et lui a donné la funeste tendance de recourir avec une déplorable facilité à la force brutale dès qu'il se croira de nouveau menacé; il s’agit de savoir si cet effort était indispensable.

Nous croyons qu’il l'était.

On ne peut juger la Révolution en général ni aucune de ses phases en particulier d’après les règles ordinaires. Il en est de même du Comité de salut publie, qui domine la Terreur, et à qui on ne peut reprocher d’avoir agi selon des procédés révolutionnaires ; car il n’a réussi à exercer une influence limitée, sans doute, mais incontestablement heureuse, sur les événements, que parce qu'il partageait l’exaltation commune. Encore, notons que, cette action, il l’a exercée comme tout gouvernement, même le plus violent, est amené à le faire, parce qu'il s'inspire d’une règle supérieure aux caprices individuels et qu'il voit les choses de haut, il l’a exercée en modérateur.

« Qu'il y ait pour les États, dit M. Royer-Collard, des crises plus fortes que les remèdes ordinaires, dont