Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIG 65

de disparaître. Dans cette sorte de testament politique, il rappelait les efforts qui avaient été faits pour diminuer l'anarchie intérieure et multiplier nos moyens de défense. Il insistaitsur la probité de sa gestion; à ce point de vue, ajoutait-il, le Comité qui s’en va défie les aceusations. 10.000 livres par mois avaient été mises à sa disposition pour les dépenses secrètes. « Nous nous sommes bornés à la dépense strictement nécessaire de 80 livres par jour, et à celle des commis qu'ilnous fallait pour notre travail qui se compose déjà de 800 délibérations par jour. » Ces dépenses ontétésur veillées, comme toutes celles de ce genre. parle Comité des inspecteurs, de la salle. — Camille Desmoulins demanda à répondre à Cambon, mais la Convention passa à l’ordre du jour.

Le nouveau Comité n'avait qu'à continuer l’œuvre commencée par l’ancien, qui lui avait aplani la voie. Il y apporta un esprit différent : plus de temporisation, inflexibilité à l’égard des fédéralistes et des généraux coupables, guerre à outrance à l'Europe. La sévérité qu’il déploya lui permit, comme le dit Mallet du Pan, « d'organiser la désorganisation ». La Commune de Paris et les Jacobins furent soumis (1). Dans les départements, les administrateurs rebelles furent destitués, mandés à la barre de l’Assemblée ou mis en accusation ; Paoli fut mis hors la loi, le Comité de salut publie de Lons-le-Saulnier dissous, les arrètés illégaux cassés, notamment ceux qui concernaient des levées d'argent ou de troupes ordonnées par certains départements. IL fit décider que la peine de mort serait prononcée contre ceux qui « commettraient le viol et le pillage dans les lieux restés fidèles à la Répu-

(1) Voyez chapitre I, page 165