Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 67

du Comité chargés de l'exécution de ses arrêtés, enfin que 50 millions soient mis à sa disposition pour les dépenses politiques et secrètes. «Ge n’est pas, terminet-il, par ambition personnelle que je parle ainsi, car je ne veux faire partie d'aucun Comité, me réservant d'être l’aiguillon de tous. »

Saint-André répond que, dans le casoù la Convention serait d’avis de modifier le Comité, il faut qu'elle continue de laisser la partie financière entre les mains des ministres; « sans cela, on ne manquerait pas de faire pleuvoir sur le Comité une foule de calomnies qui rejailliraient sur la Convention elle-même.» Barère insiste aussi surce point, etmenace de donner sa démission, si on metles finances à leur disposition. — « Ce n’est pas être homme, réplique Danton, que de craindre la calomnie! Lorsque, l’année derrière, dans le Conseil exécutif, je pris seul, sous ma responsabilité, les moyens pour donner une grande impulsion aux affaires, je me dis: Qu'on me calomnie, je le prévois, il ne m'importe. Dût mon nom être flétri, je sauverai la liberté! Je déclare que, puisqu'on m'a laissé à moi tout seul le poids de la proposition, je déclare, comme étant un de ceux qui ont été le plus celomniés, que je n’accepterai pas de fonctions dans le Comité! »

Robespierre, qui ne veut rien devoir à son rival, demande l’ajournement desa proposition. L'Assemblée secontente de la renvoyer au Comité pour qu’elle soit l’objet d’un rapport. Le rapport fut présenté dès le lendemain. Héraultde Séchelles y faisait remarquer que le Comité possédait les pouvoirs les plus étendus en matière d'administration intérieure, de guerre, de marine et de diplomatie ; et que rien ne limitait son autorité, tant dans le choix des mesures que dans celuidesagents.