Le Comité de salut public de la Convention nationale

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cien, il répondra : Les mesures étaient bonnes, elles “ontété mal exécutées ! » Et il termina par un éloge pompeux du Comité, que l’Assemblée prorogea tout simplement pourun mois, sans le renouveler en partie, comme il en avait été d’abord question.

Quelques jours plus tard, la Convention décida que les représentants en mission qui étaient d'anciens nobles ou d'anciens prêtres seraient rappelés. Bourdon de l'Oise voulait que la mesure fût générale et que l’on décrétât l'exclusion de tous les nobles et de tous les prètres de la Convention. Il n’ignorait pas qu’ainsi entendue la mesure atteindrait deux membres du Comité : Jeanbon Saint-André, comme pasteur protestant, et Hérault de Séchelles, comme noble. Mais Couthon fit décréter qu'une exception serait faite en leur faveur, et l'Assemblée ne maintint pas son décret.

Les membres de la Convention n'étaient même plus ménagés. Le représentant Osselin fut arrêté par ordre du Comité de sûreté générale et envoyé au tribunal révolutionnaire pour avoir sollicité la liberté d’une femme prévenue d’émigration. L'Assemblée, se sentant tout entière menacée, vota qu'un député ne pourrait être décrété d'accusation sans qu’elle l'eût entendu (20 brumaire). Mais Barère prétendit que ce décret constituait un privilège : «Il n’y a d’inviolable, dit-il avec emphase, que le peuple et la liberté ; tous, représentantset citoyens, doivent passer sous le même niveau, tous doivent être soumis à la même loi ! » L'Assemblée applaudit, et, après quelques mots de Billaud, se soumit. Un membre du Comité, Couthon, avait accusé le représentant Javogue de se conduire « en Néron ». Javogue désirait que l’Assemblée se fit juge entre son