Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 85

se heurtaient parfois aux membres du Comité, et il leur restait une apparence d'autorité collective. Il ne devait plus en être ainsi avec une vingtaine de Commissaires avant chacun des attributions assez modestes (L) et ne constituant pas un Corps autonome; c'étaient toujours des commis, mais des commis plus dociles.

IX

Dans ce Comité ainsi organisé, un membre est insensiblement arrivé à s'imposer à ses collègues comme le chef. Le Comité est tout-puissant, et Robespierre le dirige. Le suprême pouvoir est à portée de sa main; il aspire à le saisir, moins peut-être pour satisfaire son ambition personnelle que pour appliquer les principes que son esprit étroit juge seuls capables d’assurer le triomphe dela Révolution. Parmi les obstacles quile génent, deux apparaissent{tout d’abord : dans la Commune de Paris, la faction hébertiste; dans la Convention, le parti dantouiste. Ils disparaïtront. Les uns compromettent la Révolution par leursexcès, ce sont les Violents ; les autres la compromettent par leur modérantisme, ce sont les Zndulgents. Il va se servir des indulgents pour détruire les hébertistes, puis il abattra les dantonistes. Tout ce qui s’écarte de la ligne inflexible qu’il a tracée doit être anéanti. Il sera alors près du but.

Notons cependant que ce n’est pas Robespierre seul qui détestait les Hébertistes. Au moment où le Comité devenu gouvernement devait songer à exercer réellement ses fonctions de centralisation, il rencontrait sur

(4) Ainsi les attributions du minislre de la guerreétaient dispersées dans trois Commissions (7°, ÿe.et 11e).