Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 87

cérémonies du culte catholique à Paris et installé la Raison à Notre-Dame? N’avait-elle pas décidé qu'il serait tenu un registre des citoyens qui voudraient se déprétriser, et donné le plus d'éclat possible à l’abjuration de l’évêque Gobel et de plusieurs prêtres (L) ? N'avait-elle pas aussi, — établissant l'égalité dans la tombe, — décidé que les morts seraient enterrés dans un cimetière commun, au milieu duquel on lisait : la Mort est un Sommeiléternel? Enfin n’avait-elle pas réprimandé les bouchers qui refusaient de vendrele « cidevant vendredi », fait détruire « les signes du fanatisme », enlevé l’argenterie des églises, défendu de vendre « croix, ecce-homo, agnus, orviélan, eaux médicinales », et décidé de « faire abattre les clochers qui par leur domination sur les autres édifices semblent contrarier les principes de l'égalité » ? — Ces actes avaient un grand retentissement dans toute la France, et en beaucoup d’endroits, on faisait des hécatombes de saints, on confisquait les objets d’or et d'argent consacrés au culte, on fermait les églises et on célébrait la Raison.

Les Hébertistes avaient des chefs très populaires dans la démagogie : Hébert, substitut du procureur de la Commune, et rédacteur du Père Duchéne, Chaumette, procureur de la Commune, Anacharsis Cloots, l'orateur du Genre humain ; le ministre de la guerre Bouchotte, qui prenait dans la caisse des arméesles sommes nécessaires à la diffusion du Père Duchéne : Ronsin, général de l’armée révolutionnaire; les représentants Carrier,

(1) Après la solennelle abjuration de Gobel en pleine Convention, Cloots, sur les conseils de qui il avait agi, ne put s’empêcher d'aller en témoigner sa joie au Comité de salut public. Il y trouva Robespierre, qui le reçut fort mal.