Le Comité de salut public de la Convention nationale

88 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

Fouché, Collot d'Herbois. [ls s'appuyaient sur la Commune, sur le club des Cordeliers, sur les comités révolutionnaires des sections et sur l’armée révolutionnaire ; le journal d’Hébert leur servait d’organe de publicité, et ils étaient protégés par la présence de Collot d'Herbois au Comité.

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Robespierre comprit qu’il n’abattrait les Hébertistes qu'avec le concours des modérés, et il manœuvra pour se rapprocher de Danton. Le 3 décembre, celui-ci sentit s'élever contre lui une sourde rumeur aux Jacobins ; il se vit réduit à donner des explications et à demander la nomination d’une commission chargée d'examiner sa conduite. Mais Robespierre se leva, l’accabla d’éloges, — perfides, il est vrai, et pleins de réticences, — et le prit sous sa protection. De même pour Camille Desmoulins : il le traita en enfant capricieux, et l'engagea à être « moins versatile à l'avenir et à tâcher de ne plus se tromper sur le compte des hommes qui jouent un grand rôle sur la scène politique... » (14 décembre). Il le fit réintégrer, le 26 janvier, pour la seconde fois dans la Société.

S'étant ainsi attaché ces deux hommes, que dans quelques mois il enverra à l’échafaud, Robespierre peut agir. Îl prend, au préalable, quelques mesures destinées à affaiblir les Hébertistes : Collot d'Herbois est envoyé en mission à Lyon, les comités révolutionnaires des sections parisiennes cessent d'être soumis à la Municipalité, pour passer sous la surveillance du Comité de sûreté générale. Le21 novembre, Robespierre prononce