Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LA CAPITALE ERRANTE 89 pleura et fit parvenir l'ordre à notre quartier général : « Sera fusillé tout soldat serbe qui attaquera les Bulgares. » Le 8 octobre, ses concentrations opérées dans le calme de la paix, l’armée du tsar Ferdinand foncait sur nous. Le mouvement coïncidaitavec la prise de Belgrade par Mackensen. Vous savez le reste!

« Et maintenant, quand donc les Alliés viendront-ils ? Au lieu de répondre à notre appel désespéré, l'Europe nous menacça trois mois durant, nous contraignant à promettre le tiers de notre sol au pire de nos ennemis et des siens. Oh! Monsieur, la sombre histoire! Et qu'arrivera-t-il désormais ? Nous sommes enfoncés au Nord, à l’Est, au Sud. Si nous subissons le sort de la Belgique, quel autre pays neutre osera se ranger aux côtés de la Quadruple Entente? Si nous ne sommes sauvés à temps, le Kaiser, maître de l’Europe centrale et orientale depuis l’Yser et Varsovie jusqu'à Constantinople, ira puiser deux millions d'hommes dans les réservoirs de