Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

40 LE DRAPEAU DU 27° DE LIGNE

faire prisonnier ; mais ses braves sont accourus, entraînés par son exemple, et leurs baïonnettes l’arrachent à l'ennemi. Le chef de brigade Lefranc (1) lui-même, un fusil à la main, combat au milieu des soldats. Cependant, malgré l'énergie de la 27e et de son vaillant chef, les Autrichiens se sont étendus autour de notre position et font avancer leur droite dans la forêt pour cerner la brigade et l’isoler davantage encore. Le plateau, trop étroit pour permettre notre déploiement, est menacé de tous côtés, et les munitions commencent à manquer. Le général est sur le point de tenter à la tête de la brigade une trouée vers la forêt, lorsqu'il entend sur sa droite une vive fusillade ; c’est enfin la division Decaën qui vient à notre secours !

Cette nouvelle communiquée aux soldats redouble leur ardeur ; pendant que la gauche des ennemis a fort à faire pour soutenir l'attaque del'avant-garde de Decaën, la brigade Drouet, enlevée par ses officiers, tombe impétueusement sur leur droite et sème le désordre parmi les régiments autrichiens. Toute cette partie du corps de Riesch bat en retraite précipitamment pour faire face à Decaën, laissant notre brigade libre de continuer son chemin, C’est tout ce que demandait Drouet ; craignant que la brigade Walter ne fût pas assez forte pour soutenir à Mattenpoëtt les attaques des derniers corps autrichiens, il força de vitesse ettrouva, comme il l'avait prévu, Walter aux prises avec toute la cavalerie impériale

(1) Lefranc (Jacques), né le 3 novembre 1750, soldat en 1769 au Régiment de Béarn, sous-lieutenant en 1787. Se signala en 1793 comme chef du Bataillon des Landes à l’armée des Pyrénées, où il refusa le brevet de général de division; nommé chef de la 40° Demi-Brigade de Bataille en 1793, et en 1796 chef de la 27° Demi-Brigade de Ligne. Il lui fut décerné un sabre d'honeur par arrêté du Premier Consul du 15 ventôse an IX « en récompense de sa bravoure éclatante et des services qu'il avait rendus à la République à la bataille de Hohenlinden et dans le courant de la campagne d'hiver de l'an IX. » Blessé en Pologne en 1806, il alla mourir à Malaga en 1808.