Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

HOHENLINDEN HA

qui ne pouvait agir dans la forêt, et menacé d'être coupé et fait prisonnier. Ce furent encore une fois nos soldats qui rétablirent le combat par une charge vigoureuse au sortir du bois. Mais, comme nous allons le voir, la récompense de la brave 27e Demi-Brigade devait être digne de sa valeur.

Richepanse, ayant laissé à Mattenpoët le général Walter, s'était, seul avec une demi-brigade, jeté tête baissée sur les derniers bataillons dela colonne autrichienne engagée sur la chaussée. Son attaque irrésistible avait jeté l’épouvante dans la colonne, dont la tête était en même temps écrasée par Ney, et la déroute des Autrichiens commençait au milieu d’un carnage effroyable. C’est à Mattenpoëtt, que tout ce qui, de l’armée impériale, avait pu échapper au désastre, vint passer sous les yeux de nos soldats triomphants. À quatre heures, toutes les colonnes autrichiennes avaient rompu en désordre et s’enfuyaient vers Mühldorf, laissant entre nos mains 11,000 prisonniers dont 180 officiers, 109 canons etla plupart de leurs drapeaux. Plus de 6,000 ennemis avaient mordu la poussière ; nos pertes s’élevaient à peine à 2,500 hommes, beaucoup appartenant à la division Richepanse, à qui revenait la part principale de gloire dans cette journée.

Le général en chef ne ménagea pas ses compliments et sa reconnaissance aux braves qui lui avaient donné la victoire. Il embrassa avec émotion Richepanse et ses chefs de brigade et de demi-brigade : « Mes amis, s’écriait-il, vous avez conquis la paix; oui, c'est la paix que nous venons de conclure à Hohenlinden! » En eflet, après un pareil désastre, la résistance de l’armée autrichienne était impossible ; elle dut bientôt renoncer à nous couper le chemin, et sa retraite, marquée chaque jour par des échecs, devint une véritable fuite. Enfin, le 25 décembre, elle demanda grâce. En vingt jours, nous avions conquis 90 lieues de terrain, franchi successivement les formidables lignes de