Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

44 LE DRAPEAU DU 27° DE LIGNE

gne, qui appartenait au 6° Corps (1), reçut l'ordre de quitter ses cantonnements au bord du lac de Constance, pour gagner le Nord de la Bavière. Le 27 il était à Laupheim, le 30 à Ulm, le 3 octobre à Anspach, et le 6 il arrivait à Grafenberg, tout près de Bayreuth, au pied des montagnes du Frankenwald. La Grande Armée tout entière, réunie comme par miracle, était concentrée là, entre Bayreuth et Cobourg, et le quartier général de l'Empereur venait d'être établi à quelques lieues en arrière, à Bamberg. Ce jour-là même, Napoléon, ayant reçu l’insolent ultimatum du Roï de Prusse, donna à toutes les troupes l’ordre général du départ pour le lendemain matin.

La Grande Armée était formée en trois colonnes, qui devaient franchir le Frankenwald par les trois routes de Bayreuth, Kronach et Cobourg, puis obliquer à droite, et se porter sur les lignes de communication de l'ennemi : une fois à hauteur de Géra, sur l'Elster, nous faisions face au Rhin et nous séparions de Berlin l’armée prussienne, massée entre Erfürt et Weimar. Pendant que Lannes et Augereau, à gauche, se dirigeaient sur Saalfeld, et au centre, la Garde, Murat, Bernadotte et Davout, sur Schleitz, la colonne de droite, composée des corps de Soult (4°) et de Ney (6°) et d’une division bavaroise, partis le 8 de Bayreuth, marchait sur Hoff et Plauen. Les deux colonnes de droite devaient se réunir à Géra, pendant que celle de gauche prenait comme objectif le

(1) En 1806, notre Régiment formait, avecle 59°, la 2 Brigade de la 38 division du 6° Corps (maréchal Ney). Il était fort de ses 1% et 2 bataillons (le 3 restant en dépôt à Mayence) et leur effectif total était de 2,125 hommes. Le Corps d'Armée ayant été réorganisé au moment de son départ, le 27 forma, avec le 25° Léger, la {re brigade (général Marcognet) de la 2° division (général Malher). La compagnie de grenadiers et la compagnie de voltigeurs des 3 bataillons des régiments du 6° Corps avaient été réunies en deux bataillons d'élite, qui dans toute cette campagne marchèrent avec l'avant-garde du Corps d’Armée.