Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

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pont d'Iéna sur la Saale, quidevait être le pivot de notre grande conversion à gauche.

L'armée passa la montagne sans encombre; mais les colonnes de gauche rencontrèrent le 10 à Saalfeld et à Schleitz des corps ennemis importants, qu'elles culbutèrent et qui se retirèrent précipitamment sur la rive gauche de la Saale. Napoléon, sentant dès lors le besoin de concentrer sous sa main la grande masse de ses forces, envoya auG6° Corps, qui venait d’arriver à Hof, l’ordre d’abandonner son itinéraire primitif et d’obliquer fortement à gauche. Le maréchal Ney prit done aussitôt les chemins parallèles à la rivière, laissant Soultetles Bavarois continuer leur route sur Plauen ; il s'arrêta le 11 en avant de Schleitz, où venait de passer l’arrièregarde de la colonne du centre, et bivouaqua comme elle à Auma le 12, pour la suivre le lendemain sur la grande route de Géra.

Devant nos mouvements, qui menaçaient directement les communications de l’armée prussienne avec Magdebourg et Berlin, le prince de Brunswick, son généralissime, s'était cru obligé de la diviser. Une partie de ses forces, avec le prince de Hohenlohe, posté sur les plateaux qui s'étendent entre l'Ilmetla Saale, devait arrêter notre marche sur Weimar, tandis que lui-même, à la tête dela partie principale, préparerait en avant de l’Elbe une seconde ligne d'opérations. C’estcette deuxième armée qui, voulant repasser la Saale, rencontra Davout et fut acculée par lui jusqu'aux champs d'Auerstaedt, pendant que se livrait la bataille d'Iéna.

En effet l'Empereur, en arrivant le 12 à Géra avec sa garde et les Corps de Murat, Davout et Bernadotte, avait immédiatement détaché ces deux derniers vers le Nord, pour couper sur, la Saale la retraite de Brunswick, pendant que Soult, la division bavaroiïse, Murat et la Garde, faisant un à-gauche complet, prenaient la direction d'Iéna. Augereau et Lannes, partis de Saalfeld le 10 et

suivant la rive gauche de la Saale, convergeaient vers le même 6