Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

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teau où l'Empereur avait massé le gros de son infanterie, et fait hisser à grand’peine toute son artillerie, la ligne étendue des feux de l'ennemi, qui semblait nous cerner de toutes parts et pouvoir en un instant nous précipiter dans la Saale. Nous en étions si près qu’on entendait marcher les sentinelles prussiennes.

Le prince de Hohenlohe, persuadé que Napoléon était déjà sur l'Elbe, et croyant n’avoir devant lui que les deux corps venus de Saalfeld, comptait sur le général Tauenzien, qui formait sa prerière ligne, pour l’en débarrasser rapidement et lui permettre de rejoindre aussitôt le gros de l’armée prussienne. Mais, au moment même où l'avant-garde de Ney arrivait en position, l'Empereur, après avoir parcourule front des troupes, et jeté aux soldats quelques paroles vibrantes, faisait prendre les armes et mettait en mouvement sur son front le corps du maréchal Lannes. Au milieu d'un brouillardépais, qui ralentissait notre marche et nous forçait à la plus grande circonspection, et après une vive fusillade, les villages de Cospoda et de Closwitz furent enlevés, et la retraite complète du corps de Tauenzien nous donna enfin, vers neuf heures, l’espace nécessaire au déploiement de l'armée.

C'est alors seulement que commença la véritable bataille. Pendant que Hohenlohe accourait vers la Saale au secours de son lieutenant, le maréchal Augereau, à notre gauche, prenait hardiment Ta route de Weimar pour déborder le flanc droit des Prussiens, et Soul, gravissant la montagne à notre droite, faisait aussi un crochet offensif; Lannes, rassemblé sur les positions qu'il avait conquises, attendait des ordres pour se porter en avant. Le centre ne devait, dans la pensée de l'Empereur, s'engager qu'après la rencontre de l'ennemi par les deux ailes. Mais le maréchal Ney, dans son ardeur de combattre, s'était ayancé avec ses deux bataillons d'élite, caché par le brouillard, et avait pris place entre Lannes et Augereau en face du village de Vierzehn Heïligen, qui