Le drapeau du 27e régiment d'infanterie
8 LE DRAPEAU DU 21° DE LIGNE
grande: plus de huit pieds (2,70) de côté; c'est seulement en 1768 qu'une ordonnance la réduisit à cinq pieds (1,66). La hampe se terminait par un fer de lance, auquel étaient attachés les cordons, aux couleurs du Régiment, qui servaient pendant les marches à tenir l’étamine roulée. On y ajouta plus tard une cravate, ou écharpe aux mêmes couleurs.
Tels étaient les drapeaux que portèrent nos soldats pendant les immortelles campagnes de Lesdiguières, de Condé, de Villars et du prince de Conti. Pendant près d’un siècle et demi, ils purent montrer avec orgueil ces couleurs bénies sous Louis XIIT, que la main d’un ennemi n'avait jamais profanées; mais un jour, le seul dans toute son histoire, le Régiment de Lyonnais reprit la route de France sans ses drapeaux, perdus à Minden, pendant la désastreuse campagne de Hanovre (1758). Sans doute, pour effacer ce douloureux souvenir, il n’est resté aucune trace précise de leur renouvellement, qui eut lieu vers 1760 (L).
Primitivement, chaque compagnie possédait un drapeau uniforme, ou enseigne d'ordonnance, aux couleurs du Régiment; à partir de 1714 il n’y eut plus que trois enseignes par bataillon, portées dans les trois premières compagnies de chaque bataillon ; en 1738, ce nombre fut encore réduit à deux, et un général proposait même de n'en garder qu'une, « bien suffisante pour rassembler le bataillon et assurer sa direction. » Mais le nombre des drapeaux était aussi pour le régiment une marque d'honneur; et ni officiers, ni soldats n'auraient volontiers sacrifié les enseignes qu'ils avaient si souvent protégées de leurs poitrines. Au contraire, chacun tenait à cœur de les préserver de toute atteinte : témoin
(1) Selon les règlements de 1716, les drapeaux étaient renouvelés par le Roi lous les 6 ans en temps de paix et tous les 3, 4 ou 5 ans en temps de guerre ; à chaque renouvellement, les drapeaux étaient bénis et les troupes leur prêtaient serment.