Le drapeau du 27e régiment d'infanterie

10 LE DRAPEAU DU 21° DE LIGNE

Nation, eurent amené, avec la suppression de la royauté, celle des emblèmesroyaux (30 juin 1791), les drapeaux blancs furent, par ordre de la Convention, décorés d’ornements tricolores et d’inseriptions patriotiques. Cependant peu à peu, le peuple, enivré de ses libertés nouvelles, échappant à la main des législateurs, va dépasser leur noble but, et la Révolution tombera dans ces excès qui resteront une tache sur l’histoire de la France : c’est alors que les Régiments, qui ont déjà perdu leurs glorieux noms pour ne plus porter qu'un numéro d'ordre, se verrontencore enleverleurs vieilles enseignes. Le décret du 22 avril 1792 ordonnait qu’elles seraient solennellement brülées, etremplacées aussitôt aux frais dela Nation par des drapeaux tricolores: dans un instant de délire, la foule parisienne, qui aurait dû recueillir pieusement leurs cendres, osa les trainer, comme des criminelles, sur le bûcher de la place de Grève (13 août 1793), etelles ne furent point remplacées. Quelques régiments, trop éloignés de Paris pour y envoyer leurs drapeaux, se contentèrent de les suspendre, suivant un vieil usage, à la voûte des églises de leurs garnisons. Ce fut probablement le sort des dernières enseignes de Lyonnais.

Il ne restait done au 27° Régiment d'Infanterie que son ancien Drapeau Colonel, accommodé à la nouvelle ordonnance, et c’est celui-là que son1® bataillon porta dansla grande journée de Fleurus. Sans doute il fut permis à nos soldats, lorsque le premier amalgame (31 décembre 1794) les versa dans la 53° Demi-Brigade de Bataille, de conserver ce glorieux témoin de nos grandes victoires en Belgique. Mais lors de la formation de 1796, la 53° prit le nom de 10° Demi-Brigade de Ligne, et elle reçut en 1803 un nouveau drapeau; on doit supposer qu’à cette date l'ancien fut brûlé ou versé dans un de nos arsenaux. Telle est la fin probable de notre dernier drapeau blanc, qui avait été aussi notre premier drapeau tricolore.