Le général Championnet et l'éducation patriotique : "Recueil des actions héroïques, ou le Livre du soldat français"

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s'engager (1781), sous le nom de Belle-Rose, dans les gardes wallonnes, corps de troupes levé par l'Espagne dans les Flandres. Mais quelques-uns de ses amis de Valence, officiers au régiment de Bretagne, lé reconnurent sous son déguisement et le firent venir avec eux comme volontaire. C’est au camp de Saint-Roch que Championnet, servant sous les ordres du duc de Crillon, fit la connaissance de La Tour d'Auvergne, le premier grenadier de France, avec qui le lia dès lors une étroite confraternité. l Après la paix qui suivit l’insuccès des armes franco-espagnoles, le jeune soldat revint à Valence, où son père lui pardonna bien vite son escapade. Toujours passionné pour les choses de la guerre, il vécut surtout dans la société des officiers d’artillerie de la garnison. Mais les événements se pressaient en France. A la convocation des états généraux, Championnet se trouva tout naturellement à la tête du parti patriote, qu'il organisa. Au 14 juillet 1790, il vint à Paris à la tête des délégués des fédérations des bords du Rhône. Quand les Prussiens envahirent la Champagne, Longwy et Verdun enlevés (août 1792), le jeune chef du parti républicain de Valence, plus que jamais amoureux des batailles, refusa une candidature à la Convention dont le succès était certain et conduisit à l’armée du Nord le 6° bataillon de la Drôme.