Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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lage et de concussion, il les délivra lui-même de prison, se porta avec eux au palais du gouvernement, pénétra de force dans la salle du conseil, après avoir menacé d'en enfoncer les portes, et là, déclarant couvrir ses deux lieutetenants, les laissa « invectiver librement, avec une indécence inouïe, les membres du comité mihtaire ».

L'écho de ces querelles parvenait jusqu'à Bonaparte, qui recevait en même temps les protestations indignées de Faypoult contre « l'indécence du gouvernement provisoire à l'égard de l’homme qui l'avait sauvé» (1), et les réclamations de ce même gouvernement contre les agissements du ministre de France et de « son vizir, le général Duphot, qui, très habile, disait-on, pour organiser une troupe, n'est pas fait pour le poste que des circonstances imprévues lui ont déféré » (2). Ce

n'était pas l'opinion de Bonaparte. «Je suis

(1) Lettre de Faypoult à Bonaparte, du 20 septembre. (Archives historiques de la gucrre.)

(2) Lettre de Jérôme Serra à Bonaparte, du 22 septembre. (Archives historiques de la guerre.)