Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 133

d'Alvinzy, la cour romaine, fidèle à sa tactique, s’empressa de rompre l'armistice, arma ses troupes et se tint prête à coopérer avec l'Autriche.

Et cependant, cette fois encore, en dépit de la mauvaise foi évidente du Saint-Siège, Bonaparte entend user de patience et le sauver malgré lui. S'il n’a, au fond, que mépris pour « toute cette prétraille » et «ses imbéciles radotages » , il ne se dissimule pas que «l'influence du pape est incalculable (1).» « J’ambitionne bien plus le titre de sauveur que celui de destructeur du Saint-Siège » (2), écrit-1l à Cacault, notre agent chargé de surveiller à Rome l’exécution de l’armistice de Bologne ; et il lui donne des instructions pleines de modération, désavouant hautement les exigences du Directoire et ses empiétements dans le domaine spirituel. En ce moment d’ailleurs les premiers succès d’Alvinzy le préoccupent. Ce n’est pas à la veille d’Arcole qu'il peut songer à régler la question romaine. L'important est de gagner du temps.

(1) Correspondance de Napoléon,t. I, p. #2. (2) Tbid., t. IL, p. 79.