Le général Maupetit : discours de réception prononcé à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans sa séance publique du 9 juillet 1895

10 LE GÉNÉRAL MAUPETIT

Mais un de leurs meilleurs officiers, le brave Chevalier, est tué dans son triomphe. Maupetit, qui le suit, est entouré, assailli, criblé de coups de baïonnettes. Il tombe sous les pieds des chevaux, à côté de son ami.

Les dragons ne peuvent arrêter leur élan et relever leurs chefs, mais ils les vengent. Ils brisent toutes les résistances, ils ne font ni quartier ni merci. La déroute commence, et le village est déblayé.

Au bas de la côte aussi la vieloire est à nous. Les Autrichiens mettent bas les armes ; quelques-uns ont le temps de fuir et le baron de Mack disparait avee eux. Son plan à échoué et il abandonne la partie sans nous disputer le terPain. Les dragons avaient pris quatre drapeaux el quatre pièces d'artillerie, dont ils firent hommage à Murat.

Le reste de la colonne s'était emparé des autres drapeaux, des munitions et émmenait deux ou trois mille prisonniers.

Mais quelle douleur, quand on eut apporté de la mélée le colonel inerte et sanglant, qu'on eut coupé ses vêtements el sondé les neuf coups de baïonnettes qui l'avaient si profondément fræppé. S'il n'étail pas mort, iln’en valait pas mieux et les chirurgiens consternés déclarèrent qu'il ne pouvait en revenir.

Ce fut une désolation. Il fut pleuré; on alla plus loin, il fut porté comme décédé, dans le troisième Bulletin de la Grande Armée, el on eut grand soin, en faisant son éloge, de citer les dernières paroles qu'il avait dites en expirant.

Naturellement, il avait glorifié l'Empereur, el adressé les plus touchants adieux au 9° dragons.

Voici d'ailleurs ces paroles que la flagornerie avait inserites dans les colonnes.du Moniteur :

« Dites bien à l'Empereur, murmura-t-il à ceux quire-

curent son dernier soupir, que le 9° dragons à été digne de