Le général Maupetit : discours de réception prononcé à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans sa séance publique du 9 juillet 1895
LE GÉNÉRAL MAUPETIT 9
Voici une des plus célèbres :
Aucommencement de vendémiaire an XIV, une colonne de cavalerie de trois où quatre mille hommes, conduite par Murat, traversaitl la Bavière et allait rejoindre la Grande Armée.
Averli de son passage, le baron de Mack, l'officier aux plans hardis, prend six mille hommes d'élite et marche rapidement pour la surprendre et l’anéantir.
Surprendre et anéantir Murat était plus séduisant que facile. Le baron était brave, il y courut.
Il trouve sur sa route le village de Wertingen que les Français doivent traverser ; poste une batterie d'artillerie et quatre bataillons à l'entrée et nrasse le reste de son armée au pied du mamelon, nœud de la position. Il avait tout pour lui : lenombre et les obstacles, mais les Français avaient avec eux Murat et le 9° dragons.
Le 16 vendémiaire, 8 octobre 1805, la colonne française parait; ses éclaireurs ont reconnu l'ennemi; le nombre importe peu.
On passera.
Murat mel sa troupe en bataille.
Maupetit reçoit l’ordre d'enlever cette citadelle improvisée : il se dresse sur ses étriers et met le sabre au clair.
Pendant que Murat fond sur le gros de l'armée, les drasons se précipitent sur la route qui conduit au village, et, couchés sur leurs chevaux, arrivent comme un ouragan,
A leur vue, le village s’enflamme; l'artillerie éclate, la fusillade pétille; les dragons roulent sur le chemin ; mais rien n'arrête la trombe qui aborde les maisons et se heurte aux baïonnettes qui forment un triple rempart.
Les grenadiers n’ont pas eu le temps de recharger leurs armes, les arülleurs de replacer leurs pièces. Les chevaux brisent, ouvrent les bataillons, et les dragons sont au centre de l'infanterie qu'ils sabrent avec fureur. 5