Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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qu'il espère obtenir un surplus de quelques kreutsers. Des siècles passeront avant que l'adage américain « time is money » ait pénétré dans les montagnes de la Tsernagore.

On ne s’attendra point à trouver chez le Monténégrin une grande commisération pour les misères des autres: sa sensibilité pour tout ce qui ne le touche point personnellement est en vérité presque nulle; et comment ne serait-elle point émoussée, chez l'homme, par l'habitude des scènes violentes de la guerre, chez la femme, par les froissements et les douleurs de sa misérable existence?

L'habitude des razzias journellement accomplies sur les frontières, devait facilement dégénérer, chez le peuplé Tsernogorste, en un instinct de vol et de rapine, s’exercant non plus seulement contre l'ennemi commun, mais se généralisant dans l'intérieur du pays. Aussi le vol était il pratiqué sur la plus grande échelle au Monténég:0, quand Pierre [°° songea à mettre un frein à ces abus. Son code de 1796 contient à ce sujet les articles suivants :

Arr. 13. — Si un voleur est tué ou blessé en fagrant délit, il n'y a rien à réclamer pour lui, car, tous d'accord, nous disons que tout le peuple doit le poursuivre comme malfaiteur.

Arr. 14. — Le vol qui aurait été commis avan! l'établissement de cette Constitution faite par nous à Tsettinjé, le jour de la Transfiguration, 6 août 1796, sera jugé d'après l'ancien usage, et le vol qui sera com mis après la publication de ce Code, c'est-à-dire après ce jour-ci, sera puni selon la sentence que nous avons rendue l'an dernier, le jour de la Vierge, qui déclare « que pour une vache ou un bœuf, grand ou petit, l'in-