Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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elle a toutes les susceptibilités de la pudeur la plus délicate et la plus craintive; femme, elle a le culte de la foi conjugale : du reste, le plus souvent un dénoûment tragique finirait pour elle le roman d'une passion illicite. Dans les ombres de ce tableau, prennent malheureusement place les nombreux défauts d'un caractère difficile, fantasque, irritable; les emportements de la jalousie, les tracasseries de l'envie, l'amour de la médisance, une curiosité excessive ; les ardeurs et les variations d’une nature impressionnable, nerveuse, qui, trop maintenue dans ses manifestations, amène à un état voisin de l’hystérisme un très-grand nombre des femmes de ce sauvage pays. Pourtant, si notre pensée se reporte de cet être abaissé, avili par un état social qui n’a d'excuse que sa forme primitive, sur la femme libre, indépendante, ou plutôt souveraine, telle que l'ont faite pour nous le christianisme et la civilisation, une triste comparaison s'établit dans notre esprit entre ces deux créatures appelées par la nature aux mêmes faveurs et si diversement rétribuées, et nous ne pouvons faillir au devoir d'accorder à la Monténégrine tout ce qu’elle mérite de pitié, d'éloge, et d'admiration. C’est d'elle qu'on peut dire en toute vérité : « La femme qui sait imposer silence à tous ses besoins pour assurer le bien-être de ce qu’elle aime... Elle est faible, et quand la nécessité ou le despotisme marital a parlé, elle va remuer le sol, ou suivre, ployant sous le fardeau, le cheval qui porte son maître... Il n’est effort supérieur à sa puissance, il n’est accoutumance trop laborieuse pour elle !! »

La poésie vient à son tour payer à la Tsernogortse le

! Michel Lévy.