Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE CINQUIÈME. 165

noires ; son prix ordinaire est de 25 francs ; on en voit d'une valeur dix fois plus élevée.

La yakéla, sorte de veste en drap rouge et à manches largement ouvertes, qu'on laisse généralement flotter derrière les épaules, se revêt sur la gougne ou sans celleci; elle n’est portée que par le prince et quelques hauts personnages ; mais ce vêtement excessivement riche et gracieux n'appartient point, ainsi que les étrangers le croient généralement, au costume national; il a été importé au Monténégro et peut-être créé par un Serbe des Banats, nommé Zéga, attaché pendant quelque temps en qualité d'aide de camp au prince régnant actuel. Le prix de la yakéta peut être très-élevé et dépasse même cent ducats.

Le horet est une veste rouge sans manches qui se porte sur la gougne comme la vakéta, riche comme ce dernier vêtement et quelquefois entièrement couverte d'or; son prix est tout aussi élevé. A la différence de la yakéta, le koret apppartient au vêtement national.

Quelques vieux Monténégrins portent encore une veste rouge, large et longue, garnie de fourrures. Ce vêtement, dont la forme doit remonter très-loin dans le passé, est appelé tchiniérats. Le prince Danilo qui l'affection nait en est revêtu dans le portrait qui orne le grand salon du palais de Tseitinjé.

On conserve dans quelques familles et l'on porte, mais exceptionnellement, un autre vêtement ayant la forme d’un gilet et se revêtant comme ce dernier, mais garni entièrement en avant et sur les épaules de plaques d'argent et de nombreuses olives du même métal disposées en rangées horizontales, de façon à constituer une sorte de cuirasse absolument flexible comme une