Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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cotte de mailles, et très-propre à garantir la poitrine et les épaules contre le coup de sabre, mais impuissante à les protéger contre la balle d’une carabine. On donne à cet appareil le nom de toké.

Les gétchié (gacé) où pantalons, faits de drap bleu ou d'étoffe de laine de même couleur, ont la forme des pantalons turcs et sont arrêtés sur le genou par la jarretière (podvez).

La ceinture ou péss est exactement aussi la ceinture portée par les Turcs, ample et longue, de façon à faire plusieurs fois le tour du corps; on la met sur la gougne dont elle sert à fixer élégamment les plis sur la taille. Le päss ordinaire est en laine rouge et vaut de quatre à six swantzigs; mais la ceinture en soie variée de fabrication turque vaut jusqu’à sept ducats.

Le kolan est une sorte de seconde ceinture de cuir ou de maroquin rouge, composée de plusieurs doubles ou feuillets se recouvrant réciproquement et destinés à protéger les pistolets ainsi que le handjar qui sont engagés au-dessous.

Le Monténégrin ne quittant jamais ses armes, etles pistolets à pierreétant le plus souvent amorcés, lekolan quiles couvre presque entièrement , ne laissant libre que la poignée et l’extrémité du canon, devient une pièce frès-1nportante du vêtement. On le fabrique surtout à Scutari d'Albanie et à Podgoritza et l'on en trouve un grand choix à chaque bazar, au prix de six à douze swantzigs. Dans les provinces turques voisines, le kolan se porte enrichi de broderies, mais au Monténégro il est toujours simple et uni. Les garçons le revêtent dès le bas àge, garni d’un couteau ou d’un poignard, dans l'attente du