Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE SEPTIÈME. 2€

25

+2

fréquent des étrangers, et surtout par l'appas du gain qu’on peut en espérer, c'est au chef de la maison {s/arütchina) qu'incombent le devoir et l'honneur de recevoir l'hôte et de lui tenir compagnie à table. Les vivres doivent être copieux, le vin et le raki abondants. Si l'étranger passe quelques jours à la maison, c'est à la bru ou à la fille aince de lui verser l’eau sur les mains à son lever, et de le servir à table quand il mange avec le starilchina.

Quand ce serait l'ennemi le plus mortel, du moment que le Monténégrin lui a donné sa parole, en l'accueilJant sous son toit, il peut S'y regarder comme en sûreté ; car tant qu'il est l'hôte du logis, sa personne est sacrée. Ce droit d'asile accordé souvent à des meurtriers, du crime desquels on devenait en quelque sorte solidaire, se présentait souvent comme un invincible obstacle au cours régulier de la justice. En effet le foyer du Monténégrin étant de par la loi inviolable, celui qui S'y était réfugié pouvait y vivre en paix, en attendant l'occasion de s’échapper et de passer chez les Turcs, ou de s’en aller vivre en liberté chez les Ouskoks. Aussi Pierre II n'hésita point, dans plusieurs occasions, à faire mettre le feu à la maison de refuge, tranchant ainsi par une mesure violente une insurmontable difficulté.

Aussi sincères, aussi ardents sont les Tsernogortses dans leur amitié, autant ils sont terribles dans leur haine.

L'un des proverbes que nous avons reproduits plus haut indique assez que le sentiment de la vengeance devient chez eux une sorte de religion:

Kosene osveti, ouse ne posveli.

Qui ne se venge ne se sanctifie.

L'offense est à peine reçue, que déjà ils se sont juré Le. É

à ou ui: uk 000