Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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murs qui semblent émerger d’un abime, sa baie circulaire que l’on croirait voir partout baigner le pied même des montagnes qui la surplombent, sa citadelle déployant ses ouvrages sur des crêtes étroites, ses forts presque inaccessibles !, tout contribue à mettre dans l'âme un sentiment de terreur et de respect, et à inspirer une véritable tristesse, bien vite dissipée à la vérité, quand on a mis le pied sur le quai de la ville slavo-autrichienne. De loin, celle-ci apparaissait tellement comprimée entre la mer et les montagnes, qu’on pouvait se demander s’il y avait là place pour autre chose que le quai et la rangée d'édifices élevant leurs faîtes au-dessus des noires murailles. Mais à peine a-t-on franchi la porte de la marine, que l'on s'engage avec un étonnement croissant dans un labyrinthe de rues étroites, de petites places aux configurations les plus diverses, ef de microscopiques _jardins élevant gracieusement au-dessus de leurs murs d'enceinte les rameaux des orangers et des citronniers. De grands ceps de vigne, noueux et dénudés, rampent comme de gigantesques lianes aux flancs des maisons, et vont s'épanouir en arceaux de verdure sur les terrasses et les balcons les plus élevés. Puis, à chaque pas, ce sont des restes charmants d'architecture byzantine, des balustrades élégantes, des chapiteaux, des moulures, des meneaux, des ferrures artistiques, témoins vivants encore de l’époque où les nobles maisons cattarines, jalouses du luxe et des richesses de leur suzcraine, se construisaient des palais à l'instar de Venise.

1 Outre sa citadelle, Cattaro possède le fort de la Trinita, commandant la route de Budua, et le fort du Vermats, auquel on arrive par une seala admirable La scala du Mouténégro est prudemment battue dans presque tout son parcours soit par le Vermats, soit par la citadelle: