Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

INTRODUCTION HISTORIQUE. 31 seulement, les Monténégrins et Berdjani n’avaient à opposer que 10 à 12,000 combattants, et de plus, les moyens de remplacer les munitions épuisées leur étaient refusés, car les Vénitiens, par crainte des Turcs, interdisaient toute ex-

ortation de poudre et de plomb sur la frontière du MonD de la faiblesse de son ennemi, le begler-bey fit dire aux chefs Monténégrins qu'ils eussent à lui livrer Tchepian Mali; à quoi ils répondirent que celui-ci était mort en combattant contre les Tures; et en témoignage de leur assertion ils envoyèrent au bey B’rniak, le cheval d'Etienne. Alors le chef ottoman leur fit de nouveau savoir qu’ils eussent à lui préparer ses logements à Tsettinjé et à Niegoche, et qu'il saurait bien lui-même trouver ce « Roi de Moscou. »

Tout à fait mférieurs en nombre et manquant de munitions, les Monténégrins étaient perdus. Mais alors survint un événement providentiel qui changea subitement la face des choses. Le second jour de novembre, là foudre tomba près de Budua, mettant le feu aux poudres des Vénitiens; le même jour elle éclata aussi au milieu des troupes du pacha de Scutari qui, effrayées par de tels prodiges, se dispersèrent. ‘du h |

Enfin les Monténégrins s’emparèrent d’un convoi de munitions destiné au vizir qui campait à Tchévo, de sorte que les Montagnards, reprenant courage, s'élancèrent de tous côtés sur l'ennemi. Les chefs ottomans, surpris de cette résolution et voyant ‘aussi l'hiver les menacer, ne songèrent plus qu'à repasser les frontières, poursuivis chaudement par les Monténégrins et ne cherchant plus quère à s'emparer de Tchepian Mali.

Quant à ce dernier, on n’a jamais su s’il avait réellement assisté à ces batailles; toujours est-il qu'il se montra dans ces occasions fort peu héroïque, et qu'il se retira ensuite pendant neuf mois auprès d'un moine de Gradjiani.

Peu de temps après les luttes dont nous venons de parler, le sénat de Venise fit arrêter les chefs des Primore qui avaient donné la main au complot du faux empereur, et