Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

32 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

deux d’entre eux furent emprisonnés, en même temps que leurs maisons étaient brûlées. On voit encore aujourd’hui, au-dessus de Maïné, les ruines de la maison où avait habité Étienne le Petit.

Le. 12 août 1769, débarqua près de Spitch (Pleme de la Nahie de Bar) le prince russe Dolgorouki, envoyé de l’impératrice Catherine IT, accompagné d’une suite nombreuse et apportant aux Monténégrins des présents et une assez grande quantité de munitions de guerre. |

Dolgorouki avec tout son monde se rendit à Tsettinjé, où il convoqua le peuple et lut publiquement un ukase par lequel l’impératrice conviait les Monténégrins à prendre énergiquement part à la guerre à laquelle la Turquie venait de forcer la Russie, sous le vague prétexte que celle-ci s’immisçait irréqulièrement dans les affaires intérieures de la république de Pologne.

Tous les chefs tsernogortses jurèrent alors que, de toutes leurs forces, ils chercheraïent à seconder les armes impériales , et ils assurèreut le prince de leur inébranlable attachement pour l’impératrice.

Dans une seconde lettre lue par Dolgorouki, il était dit que Tchiepan Mali n’était qu’un imposteur et qu'il fallait s’en débarrasser.

Les chefs de nouveau promirent d'exécuter cet ordre; mais, dès le lendemain, tandis que le prince se reposait tranquillement sur leur parole, on entendit des coups de fusils du côté de Zagrahlié, près de Tsettinjé.

C'était Stiepan Mali qui descendait vers la plaine accomgné de quelques Monténégrins. À cette vue, les chefs euxmêmes font feu de leurs armes, et volent à la rencontre d'Étienne en criant: « Vive à jamais ce jour fortuné! Voici notre seigneur qui arrive! »

Dolgorouki irrité réprimande les chefs et faisant appeler Stiepan : « Avance, lui-dit-il; avoue, imposteur, que nonseulement tu n’es point le tsar Pierre III, mais encore que tu n’as jamais été en Russie.

Stiepan confessa que c'était vrai, et quelques chefs ne