Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures
[NTRODUGTION HISTORIQUE. 33 t que de le mettre à mort, tandis que d'autres van{aient ses bonnes qualités et sa bonne direction. Le prince Dolgorouki, les laissant sous ces impressions contradictoires, se contenta de faire mettre Sliepan Mali sous bonne garde, puis il ordonna de tout disposer pour une attaque pro-
chaine. A cette assem
arlaien
blée générale avait assisté le patriarche d'Ipek, réfugié au Monténégro, personnage trés-considéré par le prince; mais le vladika Sava, se disant malade au de Staniévitch, s’en était abstenu. Aussi ce fut tout à fait en dchors de son action que les Monténégrins commencèrent de prendre les dispositions nécessaires pour résister aux Tures qui, pressentant leurs desseins, garnis-
monastère
saient les frontières. | Cependant le prince Dolgorouki attendait vainement de-
puis trois mois qu'on lui annoncât le commencement des hostilités dans l'Archipel; il voyait seulement avec plaisir que les Monténégrins, par leur attitude, tenaient en échec les troupes de l'Herzégovine et de l'Albanie, et le résultat de sa mission était déjà presque inespéré.
Mais voyant l'hiver venir, comprenant toute l'incapacité du vieux Sava, il prit une suprême résolution ; c'était de remettre Stiepan Mali en liberté, de lui donner un diplôme d'officier supérieur russe et de lui confier tout ce qui restait encore de munitions apportées de Russie, engageant en même temps le peuple à lui obéir.
Cela fait, Dolgorouki reprit avec toute sa compagnie le chemin de la Russie (13 octobre 1769).
Stiepan Mali de nouveau investi de la régence, et dans une position plus régulière qu'auparavant, conçut le projet de tracer des chemins à travers le Monténégro. C’est en surveillant des travaux de ce genre qu’il fut grièvement atteint par l'explosion d’une mine au mois de juin 1771. Guéri de ses nombreuses blessures, il resta pourtant borgne et estropié d'une main et des deux pieds. Les Ragusains, qui avaient violemment mécontenté le comte Orloff, amiral russe dans le Levant, et qui craignaient des représailles, voulurent