Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE DOUZIÈME. 359

ecclésiastique. Avec sa sagacité ordinaire, Mirko apprécia bien vite les difficultés que pourrait créer dans l’avenir à son fils un adversaire possédant la double et redoutable puissance de l'intelligence et de la religion; aussi, le vladika, moralement forcé de descendre du trône épiscopal, qu'il occupait avec éclat, dut quitter le Monténégro , cédant la place à un moine obscur, ex-archimandrite du couvent d'Ostrog, n'ayant pour toutes armes que sa simplicité et ses verius. Hilarion Ragonovitch, tel est son nom, fut envoyé à Moscou en 1863 pour Y être consacré par le Saint-Synode, et revint immédiatement prendre possession d’un poste dans lequel il ne devait porter ombrage à personne. Disons à sa louange que, s'isolant absolument de tous les conflits ei vils, et s'enfermant dans le silence du vieux monastère de Tsettinjé, il n’a cessé, depuis dix années, de se montrer digne, par son dévouement et sa charité, du poste éminent dans lequel il eut pour prédécesseurs les Vassili et les Pierre [° : c'est le dignitaire à la fois le plus respectable, le plus désintéressé et le plus ami du peuple que possède le Monténégro. Le vladika Hilarion a pour archimandrite P. Ljubitch de Budua, homme consciencieux et instruit, qui cumule avec sa charge la direction du séminaire. Le vladika du Monténégro ne recoit pas som traitement de l'État. Il prélève seulement sur les revenus de l'Église, composés de certaines taxes ecclésiastiques et du fermage des terres des monastères de Tsettinjé, d'Ostrog, etc.', une somme de cinq mille francs pour son entretien particulier.

1 Il faut compter au nombre des ressources importantes du budget dw culte les offrandes faites à la châsse de saint Basile, à Ostrog, pendant le pèlerinage annuel qui a lieu pour la Trinité. Ces offrandes atteignent